La meilleure spécialiste du «kickboxing» en Suisse enseigne les religions

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La meilleure spécialiste du «kickboxing» en Suisse enseigne les religions

5 juillet 2012
Janina Hofer a longtemps rêvé de devenir pasteure. Aujourd’hui, elle donne des cours d’instruction religieuse – et elle s’est fait une place dans l’élite mondiale du «kickboxing».

Par Felix Reich, reformiert.info

Fille de pasteur, Janina voulait être danseuse. Mais les cours coûtaient trop cher. Elle a donc commencé à fréquenter le «Nippon», centre de formation aux arts de combat traditionnels japonais à Berne, aux effluves de sueur et d’abri de protection civile. Elle avait 17 ans à l’époque. Depuis lors, son problème est de trouver en Suisse des adversaires à sa mesure. (Photo©reformiert.info)

C’est pourquoi la jeune boxeuse de 25 ans ne lutte désormais que dans des compétitions internationales. Avec succès. 

Ambition. Quand elle parle de son entraînement, tout semble très simple. Les exigences mentales et physiques du «kickboxing» sont élevées. A cela s’ajoute le contrôle permanent du poids: la veille du tournoi, on jeûne; pour atteindre leur poids de compétition idéal, les athlètes s’abstiennent même de boire.

L’ambiance dans l’équipe est alors au plus bas, explique Janina. Durant la compétition, la tension monte, et à la fin c’est la fête pour tout le monde. 
«Quand la joie du sport ne compensera plus les privations, je m’arrêterai», affirme Janina, qui maintient une saine distance par rapport au sport sans que cela n’entame en rien son ambition. Il ne lui suffit pas de participer. Elle n’a même pas vraiment commencé l’athlétisme léger lorsqu’elle a constaté elle-même, en s’entraînant à la course, qu’elle était «trop lente».

Volontiers en marge

Voyager en équipe lui plaît. Pourtant, lorsqu’elle a l’occasion, sur un lieu de compétition, de visiter des mosquées ou des églises, ce qui fait en quelque sorte partie de son «programme obligatoire», Janina y va le plus souvent seule. Elle se situe «volontiers en marge», cela a toujours été ainsi: née en France, elle a passé sa petite enfance dans un faubourg de Washington. Son père était pasteur d’une paroisse française, elle fréquentait avec son frère l’école allemande – une situation doublement minoritaire.

Cela n’a pas changé lorsque sa famille est venue s’établir à Walkringen, dans l’Emmental: «Je suis restée la petite étrangère.» (...)



Longtemps, Janina Hofer a voulu devenir pasteure. Finalement, elle a opté pour des études interreligieuses à la Faculté de théologie de Berne. Elle vient de terminer ses études et donne des cours d’instruction religieuse dans deux écoles secondaires. Comprendre comment d’autres religions répondent aux questions fondamentales est un enrichissement pour elle.


Elle ne sait pas si elle pratiquera le «kickboxing» encore longtemps. Bientôt, elle va parcourir le monde avec son mari et, «un jour, fonder une famille, revenir au pays et, si possible, lancer un projet interreligieux avec des jeunes». Elle s’engagerait volontiers à nouveau dans l’Eglise, comme autrefois en tant que catéchète à Nidau.

Mais pour l’heure, Janina entend réaliser ses rêves sportifs. A peine l’entraînement a-t-il commencé qu’elle se transforme: pleine de tension et de joie anticipée, à l’aise dans son propre monde. Ce qu’elle préfère, c’est tenir ses adversaires à distance par des feintes et des mouvements de pied. Parfois, on dirait qu’elle danse.

Vous avez dit "kickboxing"?

Le «kickboxing», issu de la «boxe française» ou «boxe savate», a été mis au point dans l’idée de permettre aux pratiquants de différents arts de combat de s’affronter en respectant des règles uniformes. Ce genre de sport est devenu discipline de compétition en 1974. Janina Hofer combat dans la catégorie «light contact» («boxe savate assaut»). Pour gagner, l’objectif n’est pas de mettre l’adversaire k.o., mais de placer le plus de coups réussis, toujours avec une force contrôlée. fmr