Rentrée universitaire: changements de têtes dans les facultés de théologie romandes

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Rentrée universitaire: changements de têtes dans les facultés de théologie romandes

18 septembre 2012
A Lausanne, le sociologue Jörg Stolz endosse l'habit de doyen de la Faculté de théologie et de sciences des religions (FTSR). A Neuchâtel, c'est la professeure Lytta Basset qui reprend le décanat. A Genève, la croissance du nombre d'étudiants se poursuit.
(photo©ipt)

A la tête FTSR de Lausanne, Jörg Stolz remplace le systématicien Pierre Gisel, qui part à la retraite. Du coup, à l'aube de cette rentrée académique, le décanat vaudois ne compte plus à proprement parler de théologiens dans ses rangs.

« C'est un reflet de l'évolution de la faculté », admet le sociologue des religions, élu pour trois ans. Pour l'épauler dans sa tâche, le scientifique alémanique pourra compter sur deux vice-doyens: les professeurs David Hamidovic, spécialiste du judaïsme, et Christian Gross, historien et anthropologue des christianismes modernes.

Gros des troupes inscrit ailleurs

Depuis quelques années, la FTSR est devenue une « faculté de service ». C'est-à-dire qu'elle accueille pour l'essentiel des étudiants inscrits dans d'autres facultés de l'Université de Lausanne. En clair, pour les étudiants en sciences des religions – le gros des troupes –, la faculté des Lettres ou celle des Sciences sociales et politiques (SSP). « Nous voulons clairement garder ces deux orientations, théologie et sciences des religions », explique Jörg Stolz. Le sociologue des religions, auteur avec Edmée Baillif de L'avenir des Réformés en 2011, tient cependant à asseoir le pôle d'excellence qu'est Lausanne en matière de sciences des religions.

A la fin de la dernière année académique, l'Uni de Genève comptait 171 étudiants en théologie, dont plus du tiers en formation à distance.

En termes d'étudiants inscrits à la faculté elle-même, les chiffres sont stables par rapport à 2011 pour la théologie (51) et pour les sciences des religions (37). « Mais 157 étudiants suivent des cours en sciences des religions alors qu’ils sont inscits en Lettres ou en SSP », note M. Stolz. Alors qu’un seul étudiant avait entamé un cursus en théologie l’an dernier, ils sont pour l'heure trois inscrits cette année.

A noter que c'est maintenant Monika Salzbrunn qui dirige l'Observatoire suisse des religions, rattaché depuis 2009 à l'Institut de sciences sociales des religions contemporaines de la FTSR. La professeure Salzbrunn s'intéresse de près, par exemple, aux mutations qui touchent la population musulmane en Suisse.

A Genève, la tendance amorcée ces dernières années se confirme. La Faculté autonome de théologie protestante comptera « une vingtaine de nouveaux étudiants qui entrent en baccalauréat, formation en présence et formation à distance confondues », selon son doyen Andreas Dettwiler. Des chiffres conformes à ceux des 2 ou 3 derniers semestres, selon le professeur de Nouveau Testament. Au total, l'effectif d'étudiants témoigne d'une certaine vitalité. A la fin de la dernière année académique, la faculté comptait 171 étudiants en théologie, dont plus du tiers en formation à distance.

Marginalisation neuchâteloise

Du côté des professeurs, l'éthicien Denis Müller partira à la retraite en fin d'année académique. A Neuchâtel, il sera imité par le professeur d'Ancien Testament Martin Rose. Dans la troisième faculté de théologie romande, la rentrée académique est marquée par la prise de fonctions comme doyenne de Lytta Basset. La professeure spécialiste d'accompagnement spirituel remplace Felix Moser. Elle avait déjà occupé ce poste.

De fait, si Lausanne se « laïcise » et que Genève cultive son identité réformée, la faculté neuchâteloise se marginalise. Rappelons qu'elle n'accueille plus depuis plusieurs années d'étudiants en bachelor et qu'elle ne décerne plus de titres. Elle ne fournit plus que des prestations en théologie pratique dans le cadre du concordat qui lie les trois universités pour la formation en théologie.

Comme pour souligner cette marginalisation, un jeune scientifique du crû quitte l'académie cet automne. Pierre-Olivier Léchot, historien de la Réforme, saisit l'opportunité d'être nommé professeur à l'Institut protestant de théologie de Paris. Au départ, M. Léchot devait rejoindre un pôle de « culture chrétienne » à Neuchâtel dans le cade du concordat. Il n’a jamais vu le jour.

S. R.

Pratique

  • A Genève, un copieux programme attendait les étudiants lors de la journée de rentrée, hier lundi 17 septembre. Mais cette reprise est aussi marquée par la leçon inaugurale du systématicien Christophe Chalamet, lundi 24 septembre (de 18h15 à 19h30, Uni Bastions, salle B101).
  • A Lausanne, la FTSR met sur pied une cérémonie d'ouverture de la faculté le 21 septembre (Anthropole 1129, 17h15). Au programme, en plus des discours du doyen et du président de l'Association des étudiant-e-s en théologie, la leçon inaugurale du professeur en sciences des religions Raphaël Rousseleau. S. R.