Faire la foire pour la bonne cause

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Faire la foire pour la bonne cause

Anne-Sylvie Mariéthoz
5 octobre 2012
Fibre sociale et ambiance festive. C’est le cocktail inédit que testent trois associations qui ont choisi la Foire du Valais pour fêter leur anniversaire. Et se faire connaître. L’expérience se termine dimanche 7 octobre. Reportage entre les stands.

A la grand-messe de Martigny, impossible de rater Moi pour toit. Cette Fondation valaisanne qui œuvre en faveur des enfants de Colombie occupe largement l’espace à l’entrée de la halle principale. «Nous sommes présents à la foire du Valais depuis longtemps, mais pour nos 25 ans, nous avons voulu marquer le coup», explique Christian Michellod, président et fondateur.

Les amis et les parrains s’arrêtent volontiers prendre un apéritif – valaisan ou colombien – ou déguster un café pur arabica. Mais nombreux sont aussi les passants curieux, intrigués par les objets d’artisanat. Le genre d’offres qui permettent «d’entrer en contact et de faire le lien avec la Colombie», relève la vice-présidente, Laure Terrettaz.

Quatres « mousquetaires » à côté du stand

Mais une fondation au milieu de la «foire» (entendez fête), est-ce bien raisonnable? «C’est sûr que le soir venu, on explique de moins en moins de choses, note la jeune femme. Mais en même temps la foire est assez représentative de l’ambiance sud-américaine, car la musique et la fête font intégralement partie du quotidien des Colombiens.»

Christian Michellod, 55 voyages en Colombie derrière lui, acquiesce. Pour le président, les bénévoles de Moi pour toi forment «une grande famille». Les démonstrations de zumba (danse colombienne) attirent la foule les soirs de fin de semaine.

Dans l’ambiance festive de Martigny, la visibilité reste l’objectif prioritaire, indiquent les responsables de la fondation.

Lundi, seul soir réputé vraiment calme à la foire du Valais, l’affluence reste pourtant honorable. L'émission TTC de RTS Un est enregistrée en direct à proximité du stand de Moi pour toit, en présence des quatre «grands fauves», ou «mousquetaires» de Martigny (pour citer le journaliste Patrick Fischer). Un ancien conseiller fédéral, un bouillant propriétaire de club de foot, un patron d’assurance maladie florissante et un mécène de réputation internationale, débattent du dynamisme de la ville où ils sont tous nés, à quelques rues d’écart.

Dans l’ambiance festive de Martigny, la visibilité reste l’objectif prioritaire, indiquent les responsables de la fondation (qui compte actuellement 1500 membres dont 70 professionnels sur place au service de 180 enfants). «Nous avons une certaine notoriété en Valais, mais il s’agit de montrer que nous sommes toujours actifs et que le soutien des parrains et des donateurs reste essentiel», explique Laure Terrettaz.

Lacer ses chausssure avec des gants de boxe

Même constat du côté d’Insieme, association qui se mobilise depuis 50 ans pour faciliter le quotidien des parents d’enfants en situation de handicap. Le stand propose divers jeux d’adresse liés à la motricité et aux problèmes de coordination: lacer ses chaussures avec des gants de boxe, mener une bille jusqu’à son but en un temps imparti, etc. «Nous prenons le public un peu à revers, explique Grégoire Jirillo, enseignant et collaborateur de l’association. Mais il s’agit de faire comprendre les difficultés qu’éprouvent ces personnes au quotidien.» Du coup, nombreux sont notamment les parents qui s’arrêtent pour participer aux épreuves avec leurs enfants.

Quelques rues plus loin, la Fondation IPT, active dans la réinsertion socioprofessionnelle de personnes atteintes dans leur santé, fête ses quarante ans d’existence cette année. Les échos de la foire se font moins envahissants dans ce passage calme, occupé par les vendeurs de téléphone et de mobilier de salon. Doté d’un prix attrayant, son concours connait néanmoins un certain succès et c’est à chaque fois l’occasion de «faire connaître nos mesures d’insertion, de dire qu’elles sont ouvertes à tout le monde et de récolter aussi des adresses d’entrepreneurs», déclare Aude Simon, collaboratrice d’IPT.

De jeunes diplômés découvrent les possibilités qui leur sont offertes et «des personnes en recherche de solution viennent spontanément nous confier leurs soucis», affirme la psychologue. «Les personnes que nous suivons et les entreprises ont aussi l’occasion de voir que nous ne sommes pas que des conseillers assis dans un bureau.»