L’Eglise Protestante Unie de France, nouveau visage du protestantisme historique français

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L’Eglise Protestante Unie de France, nouveau visage du protestantisme historique français

Julie Paik
29 janvier 2013
Une page s'est tournée pour le protestantisme français au cours des dernières semaines de l'année 2012.
Les deux principales Eglises « historiques », l’Eglise Réformée de France (ERF) et l’Eglise Evangélique Luthérienne de France (EELF) sont entrées dans la dernière ligne droite de leur processus d’union avec la ratification par chaque paroisse des statuts de la nouvelle Eglise qu’elles forment désormais, l’Eglise Protestante Unie de France – Communion luthérienne et réformée (EPUdF).

L’approbation des nouveaux statuts par l’ensemble des Eglises locales réunies en assemblées générales extraordinaires est la phase finale d’un long cheminement commencé il y a plus de dix ans. En 2001, la paroisse de Bourg-la-Reine, petite commune de banlieue parisienne, adressait un appel à l’union aux synodes nationaux de l’EELF et de l’ERF.

Cet appel a été d’autant mieux entendu qu’il venait d’une paroisse luthérienne comportant un grand nombre de paroissiens réformés dans ses rangs, pour qui l’union luthéro-réformée était déjà une réalité quotidienne. Les synodes nationaux luthérien et réformé ont validé en 2007 le principe d’une Eglise unique, et en 2009 celui de structures nationales communes. Le nom de la nouvelle Eglise a été choisi en 2011.

Une union préparée de longue date

Pour en arriver là, il aura fallu que les deux Eglises trouvent un terrain d’accord sur un certain nombre de points. Le principe du respect de l’identité propre de chaque paroisse n’a pas suscité la controverse ; en revanche, la question de la gouvernance des structures régionales a été plus épineuse. Les régions de l’ERF sont en effet régies par un conseil composé de ministres et de laïcs, alors que celles de l’EELF sont placées sous l’autorité d’un inspecteur ecclésiastique (autrement dit d’un évêque).

L’accord actuel choisit de ne pas choisir et de conserver les deux types de structure régionale, soulignant ainsi l’une des principales différences théologiques subsistant aujourd’hui entre luthériens et réformés. Quant à la formation des pasteurs, elle est déjà commune depuis plusieurs décennies au sein de l’Institut Protestant de Théologie (IPT) et ses deux antennes de Paris et Montpellier. La commission des ministères, organe chargé du suivi et de l’évaluation des candidats au pastorat, sera désormais unique et composée de représentants des deux confessions.

Perspectives d’avenir

Les protestants historiques français espèrent ainsi rendre plus visible leur témoignage d’une foi commune fondée sur la Bible à l’approche de l’année 2017, qui marquera les cinq cent ans de la Réforme symboliquement datée du jour d’octobre 1517 où Martin Luther a placardé ses 95 thèses sur la porte de l’église de Wittenberg.

Ils y voient aussi un signe d’avancée œcuménique, en attendant, peut-être, que d’autres dénominations les rejoignent au sein de l’Eglise Protestante Unie. Dans l’immédiat, tous les regards sont tournés vers le premier synode national, prévu à Lyon en mai 2013, qui sera avant tout l’occasion de faire la fête pour célébrer le chemin accompli.

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Le site www.regardsprotestants.com