Deux ans de travail pour deux heures de musique: Stephan Peiffer compose un opéra sur Bonhoeffer

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Deux ans de travail pour deux heures de musique: Stephan Peiffer compose un opéra sur Bonhoeffer

18 avril 2013
Hambourg (epd - ProtestInter) Stephan Peiffer, 27 ans, travaille depuis deux ans à un opéra sur Bonhoeffer qui sera créé à l’occasion du prochain 'Kirchentag' à Hambourg où plus de 100'000 protestants sont attendus du 1er au 5 mai. Les répétitions avec chœur, orchestre et solistes viennent de commencer.

Le jeune compositeur n’a encore jamais entendu son œuvre, mais il l’a dans la tête et il en joue des passages au piano. Peiffer lui-même est très impatient de savoir comment l’opéra sonnera et comment il sera accueilli lors de la première le 2 mai: «C’est une aventure unique.»

Plus de 460 pages de partition

La partition complète de l’opéra, réunissant les partitions de tous les instruments de l’orchestre, compte 460 pages – au total, deux heures de musique. Au départ, le compositeur s’est familiarisé avec la vie de Bonhoeffer, exécuté peu avant la fin de la guerre dans le camp de concentration de Flossenbürg, sur ordre personnel d’Adolf Hitler. Ensuite, Peiffer a commencé à se livrer à de premières «réflexions philosophiques et musicales» et à noter des motifs et des thèmes.

«Les nazis ont tout sali, même la musique.» Le jeune homme rappelle la manière dont ils ont accaparé la musique de Richard Wagner ou de Franz Liszt, dont le thème des «Préludes», arrangé pour fanfare, servait d’indicatif aux émissions de propagande officielle du régime. Après cela, beaucoup de musiciens décidèrent de rompre complètement avec toute tradition et de faire seulement de la «nouvelle musique».

L’idée de présenter l’histoire de Bonhoeffer sous la forme d’une parabole a ensuite «fortement inspiré» le jeune compositeur. Comme il le dit lui-même, il a puisé presque sans vergogne dans la musique de toutes les époques, à commencer par les anciens psaumes, les chorals d’inspiration grégorienne et toute la tradition classique jusqu’au romantisme tardif. «Il y a même des motifs de chanson enfantine et une musique de marche», indique Peiffer.

Des références à Gustav Mahler

Il y a aussi des références à Gustav Mahler et Dmitri Chostakovitch, ajoute Peiffer, qui ne dissimule pas son admiration pour l’un et l’autre. En revanche, les associations avec le jazz, la musique pop ou le rock ne sont pas son affaire. De fait, il n’y a pas de saxophones dans la structure classique de l’orchestre. Mais il y a une harpe.

Que fait un compositeur après la création? «Il espère qu’il aura de bonnes critiques», répond Peiffer, ce qui entraînera peut-être d’autres commandes, la possibilité de «se faire un nom». Comme à la loterie, on n’a aucune certitude. Stephan Peiffer a en chantier un travail de doctorat sur Robert Schumann – mais «l’opéra sur Bonhoeffer a, pour un temps, évincé tout le reste.»

«De la fin de l’innocence»

Sous le titre «De la fin de l’innocence», l’œuvre conçue comme une parabole développe en cinq tableaux des motifs de la vie et de la pensée du théologien et résistant allemand Dietrich Bonhoeffer (1906-1945). Comment arrive-t-on à porter en scène un tel projet? «L’idée est venue du président du Kirchentag», explique Peiffer. Au début de 2011 déjà, Gerhard Robbers a demandé au Conservatoire de musique de Hambourg qui pourrait entrer en ligne de compte pour un tel projet. «Le choix est tombé sur moi, j’ai accepté.»

Peiffer, né en 1985 à Volkmarsen, près de Kassel, a pris ses premières leçons de piano à l’âge de huit ans. À 14 ans, jeune étudiant, il est entré à l’Académie de musique de Kassel, dans les classes de piano et de composition. En 2005, il est parti poursuivre ses études au Conservatoire de Hambourg, où il a obtenu son diplôme en 2010 et son bachelor en 2011. Déjà à cette époque, il était plusieurs fois lauréat du prix des jeunes musiciens «Jugend musiziert», catégorie piano, et s’était distingué dans le concours national de composition «Schüler komponieren». (FNA-22)