L’Église catholique d’Allemagne tend la main aux personnes divorcées

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L’Église catholique d’Allemagne tend la main aux personnes divorcées

15 octobre 2013
Les catholiques qui se remarient après un divorce se sentent souvent exclus par l’Église. Le remariage est considéré comme un péché. Mais l’Église a décidé de tendre la main aux personnes concernées en assouplissant les règles.

Les catholiques qui se remarient après un divorce se sentent souvent exclus par l’Église. Le remariage est considéré comme un péché. Mais l’Église a décidé de tendre la main aux personnes concernées en assouplissant les règles.

Après des années de discussions, l’Église catholique d’Allemagne veut s’occuper des personnes remariées. Fribourg-en-Brisgau, le deuxième plus grand diocèse d’Allemagne sur les 27, vient de publier dans cette perspective un guide à l’intention des animateurs en pastorale. Il a été distribué dans les églises et se pose comme un signal pour toute l’Allemagne.

Améliorer la situation

L’objectif est d’améliorer la situation des catholiques divorcés et remariés. Désormais, ils ont le droit d’exercer une fonction dans l’Église tel que conseiller de paroisse et ont accès aux sacrements.

Jusqu’à maintenant, les personnes divorcées et remariées étaient exclues des sacrements comme la réception de la sainte communion, la confession, le baptême, la confirmation et l’onction des malades. Cette manière d’agir suscite la critique depuis des années. D’ailleurs, le pape François a souhaité une réflexion sur des réformes.

«En cas d’échec d’un mariage, nous voulons faire preuve d’ouverture à l’égard des personnes touchées. Nous voulons les écouter et aller à leur rencontre», a déclaré le père Andreas Möhrle, doyen de la cathédrale de Fribourg et directeur diocésain de la pastorale. De plus, face au taux élevé de divorces, l’Église ne peut plus se permettre d’exclure tant de personnes.

Un nouveau guide

Le nouveau guide d’accompagnement pastoral des personnes séparées, divorcées ou remariées civilement décrit, pour la première fois, les moyens par lesquels les catholiques remariés civilement après un divorce peuvent accéder, avec autorisation officielle, à la communion et à la confession.

Il s’agit d’un accompagnement complet et d’un soutien des personnes concernées, en vue de «rendre possible pour elles une pratique religieuse active», a expliqué le père Möhrle. À la fin d’un «processus de dialogue pastoralement et théologiquement fondé», mené avec un prêtre, on peut prendre «une décision de conscience de manière responsable», indique le document.

Mais le nouveau guide ne se réduit en aucun cas à la question de la réception des sacrements, a souligné le père Möhrle. Il prévoit aussi des prières spéciales à l’intention des couples mariés pour la seconde fois. Toutefois, l’orientation pastorale précise qu’il ne s’agit nullement d’une bénédiction analogue à un mariage religieux.

«D’une part, nous constatons que les personnes concernées se sentent souvent marginalisées et qu’elles en souffrent; de l’autre, nous sommes conscients des exigences de l’enseignement de l’Église et du droit canonique», a indiqué le père Möhrle. Le guide pastoral facilite une approche concrète.

Résultat d’un processus de dialogue

Le document élaboré à Fribourg-en-Brisgau est le résultat d’un processus de dialogue mené au sein de l’Église catholique d’Allemagne et des réflexions d’une assemblée diocésaine tenue il y a environ six mois. Lors de la visite en Allemagne du pape Benoît XVI. il y a deux ans, le président allemand de l’époque, Christian Wulff (CDU), avait plaidé en faveur d’une approche moderne de l’Église à l’égard des personnes divorcées et remariées.

Source: agences dpa et KNA