Malédiction de l'or noir: le rapport de la DB conduit à l'ouverture d'une enquête au Nigeria

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Malédiction de l'or noir: le rapport de la DB conduit à l'ouverture d'une enquête au Nigeria

18 novembre 2013
La publication du rapport de la Déclaration de Berne (DB) a provoqué un petit séisme: la Chambre des Représentants de la République fédérale du Nigeria a ordonné l’ouverture immédiate d’une enquête sur un schéma de fraude massive. Celle-ci a permis à la Nigerian National Petroleum Corporation (NNPC) et aux importateurs nigérians de détourner près de sept milliards de dollars, avec la complicité de négociants suisses de pétrole.

La DB salue cette décision politique et espère que toute la lumière sera faite sur la manière dont ce pays est privé de ses ressources essentielles. Elle répond également au «démenti boiteux» (Premium Times) de la puissante compagnie pétrolière d’Etat, la NNPC, et lui adresse d’autres questions importantes sur ses activités.

La semaine passée, la DB a publié un rapport montrant les circonstances dans lesquelles le brut nigérian est vendu aux négociants, en particulier via deux joint-ventures entre la NNPC et Vitol, et la NNPC et Trafigura. L’enquête souligne aussi le rôle central de la Suisse en tant que plaque tournante des matières premières. Celle-ci a permis à des importateurs locaux de détourner pour 6,8 milliards de dollars de subventions, l’une des plus vastes fraudes concernant le continent africain.

Suite à une motion déposée par le député Abudu-Balogun, la Chambre basse du Parlement nigérian s’est dite «inquiète […] des nombreuses accusations contenues dans ce rapport à l’encontre de la NNPC et de ses représentants, accusés de ne pas avoir publié de rapport financier détaillé depuis 2005.» Elle a donné quatre semaines à ses comités pétrole (upstream), pétrole (downstream) et justice pour mener l’enquête.

La NNPC a critiqué les accusations émises par la DB dans ce rapport. La DB a souhaité y répondre point par point, tout en se montrant très concernée par le silence de la NNPC sur les questions centrales soulevées par ce rapport.