Les fidèles se comportent comme des clients

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Les fidèles se comportent comme des clients

27 janvier 2014
Qualité du prédicateur, des haut-parleurs et du chauffage du temple sont autant d'éléments décisifs dans le choix d’assister ou non au culte, selon une enquête menée auprès de 2000 Allemands.

par Charlotte Morgenthal, epd-ProtestInter

Hildesheim. Selon une étude publiée récemment, les personnes qui assistent au culte se comportent comme des clients. Beaucoup choisissent d’y participer par intérêt pour la musique, ou pour le prédicateur ou la prédicatrice, a indiqué Folkert Fendler, directeur du Centre protestant pour le développement de la qualité dans le service divin, à l’agence de presse protestante epd.

Quelque 2000 personnes ont été interrogées dans toute l’Allemagne via Internet, dans le cadre d’un projet conduit par cette institution de l’Église évangélique d’Allemagne (EKD), en collaboration avec des pédagogues en sciences sociales de l’Université de Hildesheim.

Connotation négative

Les personnes interrogées assistent au culte du dimanche en moyenne deux fois par mois. Mais beaucoup d’entre elles refusent d’admettre qu’elles se comportent comme des clients, note Folkert Fendler. «Le concept provoque d’abord une réaction de rejet.» Le mot «client» est souvent associé, avec une connotation négative, à la consommation économique. Du point de vue du chercheur en sciences sociales, le concept comporte toutefois des caractéristiques positives – «orientation sur l’utilité», «désir de satisfaction», «collaboration», «liberté de choix» – qui s’appliquent aussi à la fréquentation du service divin.

Les églises pourraient se servir de cette information pour affiner leur perception des désirs des fidèles, estime le théologien. Cela n’est pas en contradiction avec l’image de l’Église et sa mission: en particulier lors d’actes officiels tels que baptêmes, mariages ou enterrements, les besoins des gens deviennent toujours plus individuels.

Importance du prédicateur

Environ la moitié des personnes interrogées admettent que leur fréquentation du culte dépend de la personne qui prononce le sermon. Un quart seulement ne se reconnaissent pas dans cette affirmation. La plupart souhaitent que le sermon les incite à bouger, à sortir de la routine, à mettre Dieu en relation avec leur quotidien. Elles sont particulièrement nombreuses à exprimer le désir de «faire provision de force» et de «recueillir matière à réflexion». Peu de personnes, en revanche, recherchent dans le culte un moment de détente.

Les personnes interrogées attachent également une grande importance aux aspects pratiques. Le fait que les haut-parleurs ou le chauffage fonctionnent correctement est décisif pour qu’elles se sentent bien au culte, explique Folkert Fendler. Les places de parking et la proximité de toilettes comptent également beaucoup.