La famille entre christianisme et psychanalyse

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La famille entre christianisme et psychanalyse

Laurence Villoz
20 février 2014
Que signifie la conjugalité aujourd’hui? La Faculté de théologie de l’Université de Genève organise huit conférences publiques sur «l’histoire de la famille», du 25 février au 15 avril 2014.

«La notion de famille a évolué très rapidement, ces trente dernières années», constate Michel Grandjean, professeur d’histoire du christianisme à la Faculté de théologie de l’Université de Genève (Unige). Des débats autour de la conjugalité agitent la société occidentale. L’acceptation d’un rite liturgique pour les homosexuels au sein de l’Eglise évangélique réformée du Canton de Vaud a provoqué beaucoup de remous. Parallèlement, la question du «mariage pour tous», en France, suscite de vives réactions.

«L’identité de la famille est attaquée par des changements législatifs», explique Michel Grandjean. Face à cette évolution, des théologiens, psychanalystes et sociologues vont interroger le passé pour prendre la mesure de ces modifications contemporaines. Conjointement, l’histoire du christianisme dépeindra comment les sociétés chrétiennes ont compris et vécu la parenté, depuis deux mille ans.

Michel Grandjean ouvrira ce cycle de conférences, le 25 février à l’Uni Bastions. Sous forme d’introduction aux sept autres rencontres, il présentera un historique des groupes familiaux à travers les âges. «Les chrétiens ont considéré que les enfants étaient précieux et qu’ils ne devaient pas être abandonnés, mais ça n’était pas le cas à l’époque de l'Empire romain, par exemple».

Selon ce professeur de théologie, la valeur des enfants a notablement évolué. «Au Moyen Age, les femmes qui étaient tombées enceintes sans être mariées, devaient donner leur enfant à des orphelinats chrétiens», raconte Michel Grandjean. «Cette situation est impensable dans notre société actuelle».

La dynamique familiale

De son côté, le psychiatre et psychanalyste français, Robert Neuburger, spécialiste en thérapie de couple et de famille, apportera une dimension psychologique au débat. Son dernier ouvrage, Le couple: le désirable et le périlleux, publié en janvier dernier, sera le fil rouge de sa conférence. Dans ce nouvel essai, Robert Neuburger s’interroge sur ce qui pousse les individus à se mettre en couple et à faire des enfants. Alors que la mise en ménage peut perturber la relation amoureuse, tout comme l’arrivée d’un enfant met souvent en péril le couple lui-même, qu’est-ce qui incite l’individu à prendre ces risques?

Parallèlement, le sociologue et professeur honoraire de l’Unige, Jean Kellerhals, abordera la dynamique des groupes sociaux. Ce spécialiste des questions de mariage, de divorce et d’éducation, donnera deux conférences intitulées «Famille d’aujourd’hui: les nouveaux liens» et «La transmission: une pédagogie de l’incertitude».

D’autres spécialistes parleront de «L’obéissance familiale au XVIe siècle: vertu religieuse ou nécessité sociale?» ou encore de «Jésus, ses disciples et la subversion de la famille». Les conférences sont gratuites et destinées au public. D’une durée de 75 minutes, elles comprennent une présentation puis un débat avec les participants.

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