Controverse sur les allocations de l’État aux Églises allemandes

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Controverse sur les allocations de l’État aux Églises allemandes

21 février 2014
L'Allemagne débat des allocations que l’État verse aux Églises. Ces aides historiques devraient enfin être liquidées, a demandé Carsten Frerk, auteur du «Livre violet des finances de l’Église», la semaine passée à Francfort-sur-le-Main.

Francfort-sur-le-Main (epd - ProtestInter) Dans une société toujours plus éloignée de l’Église, le maintien des allocations de l’État se heurte à l’incompréhension, a déclaré le critique de l’Église lors d’un débat public organisé par la communauté de travail régionale des Verts séculiers. Carsten Frerk, qui est membre du Conseil de la Fondation Giordano Bruno, organisation critique à l’égard de l’Église, a demandé «qu’on mette un terme à ce déficit démocratique».

Heinz Thomas Striegler, chef du Département des finances de l’Église évangélique de Hesse-Nassau, s’est opposé à une liquidation sans indemnisation telle que l’exigent, par exemple, certains groupes des Verts. Les allocations versées par l’État correspondent à des obligations juridiques qu’on ne peut pas simplement balayer d’un revers de main. Selon Heinz Thomas Striegler, le principe du rachat ancré dans la Loi fondamentale s’adresse avant tout à l’État fédéral. C’est à lui qu’il appartient de définir un cadre légal, après quoi on pourra négocier avec les Länder.

Jusqu'à 30% du budget de l'Eglise

Dans tous les cas, l’Église de Hesse-Nassau est prête à engager le dialogue, a indiqué le chef du Département des finances et directeur de l’Administration ecclésiastique. Il a souligné aussi que la perte des allocations annuelles de l’État toucherait moins fortement l’Église évangélique de Hesse-Nassau que d’autres Églises régionales. Selon lui, 3% seulement des recettes de l’Église proviennent d’allocations de l’État, alors que dans l’Église sœur de Hesse électorale la proportion est de 12%, et va jusqu’à 30% dans quelques Églises régionales d’Allemagne orientale. De ce fait, il n’est pas réaliste d’envisager une réglementation globale.

Les allocations versées par les Länder aux Églises, qui s’élèvent actuellement à 460 millions d’euros par an, remontent aux expropriations de biens ecclésiastiques opérées au XIXe siècle. En 1919 déjà, la Constitution de Weimar prévoyait le rachat des allocations de l’État. Cette disposition a été reprise dans la Loi fondamentale. Les deux grandes Églises d’Allemagne ont déjà indiqué plusieurs fois qu’elles étaient prêtes à négocier sur le rachat des allocations de l’État.

«Dégager et dénouer» rapidement les relations entre l’Église et l’État.

Friedrich Battenberg, porte-parole de la communauté de travail nationale des chrétiens du parti des Verts, a insisté sur la nécessité de «dégager et dénouer» rapidement les relations entre l’Église et l’État. Les allocations aux Églises sont contraires au principe de neutralité de l’État. Le juriste et historien a rappelé que, dans les années 1920, il y avait eu plusieurs tentatives de supprimer les allocations de l’État, qui avaient échoué en raison du niveau des exigences formulées.

(fna)