Le Conseil de la Feps doit revoir les contributions des Eglises

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Le Conseil de la Feps doit revoir les contributions des Eglises

Laurence Villoz
24 juin 2014
Les délégués de la Feps ont renvoyé au Conseil le projet de modification de la clé de répartition des contributions, lors de l’Assemblée du 15 au 18 juin, à Scuol. Ils reprochent des imprécisions dans le calcul des montants et un manque de collaboration avec les Eglises dans le processus de modification.

Photo: Le Conseil de la Feps réuni à Scuol

, Scuol

«Il n’existe pas de clé de répartition des contributions juste, mais nous cherchons une clé qui soit capable d’exprimer la confiance que nous avons les uns envers les autres», explique Jean-Michel Sordet, membre de la commission d’examen de la gestion de la Fédération des Eglises protestantes de Suisse (Feps), lors de l’Assemblée du 15 au 18 juin, à Scuol, dans les Grisons. Chaque Eglise membre de la Feps paie, chaque année, un montant défini par une clé de répartition des contributions. En 2011, l’Assemblée avait demandé au Conseil de réviser les facteurs qui permettent de faire le calcul: le nombre de membres et deux indices reflétant les capacités financières du canton et de l’Eglise, à savoir si l’Eglise perçoit un impôt ecclésiastique et des contributions de l’Etat. Ces trois facteurs varient fortement d’un canton à l’autre.

Les Eglises de Neuchâtel et Genève, dont l’une perçoit un «impôt» ecclésiastique volontaire et l’autre des contributions des membres et parallèlement aucune contribution du canton «ont signalé à plusieurs reprises ne plus être en mesure de s’acquitter de leurs contributions». Le projet présenté par le Conseil, qui visait entre autres à diminuer les contributions de ces deux Eglises, a été balayé par l’Assemblée.

«Nous devons réduire nos postes de pasteurs et nous devrions parallèlement payer nettement plus de cotisations à la Feps!», s’exclame un délégué de l’Eglise de Bâle-Campagne – dans une situation financière difficile –. «Lorsqu’on reçoit une facture, si on n’arrive pas à la payer, on va aller l’examiner en détail», explique-t-il, soulignant des erreurs dans les calculs de la nouvelle clé. «La confiance est primordiale, mais les erreurs nous poussent à remettre en question cette confiance», exprime un délégué de l’Eglise de Zurich qui ajoute se sentir «un peu roulé»: «Notre Eglise paie toujours plus et personne n’est content».

Réintroduction du fonds de solidarité

Si les délégués ont refusé le projet tel quel, ils ont néanmoins choisi de réintroduire le fonds de solidarité pour venir en aide aux Eglises dans l’impossibilité de payer leurs contributions. «Mais le fonds de solidarité n’est pas une solution, nous ne voulons pas l’aumône, mais une clé de répartition viable», explique Emmanuel Fuchs, le nouveau président de l’Eglise protestante de Genève.

De plus, l’Eglise zurichoise a demandé d’ajouter au règlement une procédure qui définit l’attitude à adopter face à une Eglise qui ne paie pas ses cotisations. Une proposition qui a été acceptée. A l’issue des votes, plusieurs délégués ont laissé transparaître une certaine lassitude. «Si le Conseil avait davantage dialogué avec les Eglises, nous n’aurions pas dû renvoyer le projet», déplore un délégué du canton de Lucerne. Le Conseil présentera une nouvelle version du projet lors de la prochaine Assemblée, au mois de novembre, à Berne.