Les bébés dont les parents ne sont pas mariés sont désormais majoritaires

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Les bébés dont les parents ne sont pas mariés sont désormais majoritaires

Sharon Jayson
26 août 2014
Pour la première fois, les bébés issus de couples non mariés représentent la majorité des naissances aux Etats-Unis. Toutefois, les modifications de la structure familiale semblent ralentir.

Photo: CC(by) Gabi Menashe

, «USA Today»/RNS/Protestinter

Près de trois bébés sur cinq sont mis au monde par des femmes non mariées, mais vivant avec leur partenaire, aux Etats-Unis. Pour la première fois, la majorité des naissances sont dues à des couples cohabitants sans officialiser leur union, selon une récente analyse basée sur des données de l’administration fédérale.

L’augmentation a été nette. La proportion de mise au monde par des femmes non mariées mais ayant une relation régulière est passée de 41% à 58% en quelques années seulement, note le rapport basé sur des données du National Center for Health Statistics (Centre national de statistiques sur la santé) collectées entre 2002 et 2013.

«Ce qui s’est passé, c’est que le pourcentage de naissances au sein des couples de personnes habitant ensemble sans être mariées a augmenté. Et il a augmenté au point que désormais la majorité des naissances hors mariage se produisent au sein de couples vivant ensemble», explique Sally Curtin coauteure du rapport.

Pendant que les naissances au sein de relations de cohabitation augmentaient, le nombre et la proportion de l’ensemble des mises au monde par des femmes non mariées diminuait.

En 2013, un total de 1’605’643 naissances ont été dues à des femmes non mariées. Ce chiffre était le plus bas depuis 2005. La proportion de mises au monde par des femmes non mariées a régulièrement décliné. Un sommet a été atteint en 2007-2008 avec 51,8 naissances pour 1000 femmes, contre 44,8 l’an passé. Cette diminution de 14% est l’écart le plus élevé jamais constaté, note le rapport. Et le pourcentage de mise au monde par des femmes non mariées, mais habitant avec leur partenaire a, par contre, peu diminué de 40.7% en 2011 et 2012 à 40.6% en 2013.

Ce nouveau rapport reflète les prévisions du démographe Sam Sturgeon, de Taylorsville, dans l’Utah. Ce chercheur préside l’entreprise Demographic Intelligence, une société qui fournit des prévisions de fertilité pour les sociétés produisant ou commercialisant des biens de consommation.

Vers une stabilisation

Sam Sturgeon avait prévu que la proportion d’enfants élevés hors mariage se stabilserait et qu’elle devrait rester stable jusqu’en 2016, mettant un terme aux changements observés depuis des décennies.

Dans ses dernières projections pour «USA Today», il prévoyait le ralentissement de l’augmentation année après année d’enfants nés hors mariage. Il estime que d’ici 2016, le nombre de naissances va augmenter au sein de tous les groupes de femmes, à l’exception des adolescentes.

«La diminution des naissances post-récession est terminée», déclare-t-il. «Nous prévoyons que dans les prochaines années les naissances vont reprendre une tendance haussière parmi tous les groupes de femmes à l’exception des adolescentes». Les données sur les naissances hors mariage sont les dernières données présentant un tournant dans la constitution de la famille. Ces dernières années, toutes ces statistiques présentaient un changement rapide, rappelle Sam Sturgeon. «Beaucoup de statistiques liées à la famille ont commencé à ralentir», explique-t-il. «Le taux de mariage a baissé constamment durant des années. Et maintenant, la baisse semble s’atténuer. Le taux de divorce augmentait et il semble se stabiliser. Le nombre d’enfants grandissant avec deux parents mariés diminuait depuis de nombreuses années, mais la courbe semble aussi s’aplanir. Nous voyons une forme de stabilisation de la famille en Amérique.»