Les adventistes débattent de l’ordination des femmes

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Les adventistes débattent de l’ordination des femmes

Adelle M. Banks
21 octobre 2014
Lors de leur conseil annuel, les adventistes du septième jour se sont penchés sur la délicate question de l’ordination des femmes. Quelque 500 membres ont assisté aux débats.

Photo: Ellen et James White, les fondateurs de l'Eglise adventiste

(RNS-Protestinter)

Silver Spring, Maryland - Les adventistes du septième jour ont choisi de repousser le vote final sur l’ordination des femmes, à leur rencontre mondiale en 2015 qui se déroulera à San Antonio au Texas. Ils ne prennent pas position pour l’instant bien que lors du conseil annuel qui s’est déroulé mi-octobre, les membres se sont prononcés en faveur par 243 voix contre 44. Les organismes religieux régionaux seront, d’ici là, en mesure de se positionner face à cette question. La décision finale pourrait régler des décennies de désaccords parmi les 18 millions de membres.

«Est-il envisageable pour les comités exécutifs régionaux, au niveau de leur propre territoire, de prendre des dispositions en faveur de l’ordination des femmes?», voici la question qui leur sera posée lors du rassemblement mondial au Texas. Ce vote marque la dernière étape d’un débat qui a divisé la communauté. A maintes reprises, cette proposition a été refusée par l’assemblée.

Malgré l’interdiction d’ordonner les femmes dans toute l’Eglise, certains groupes régionaux américains ont choisi de ne pas suivre cette directive. La Conférence des adventistes du sud-est de la Californie a élu une présidente et plusieurs Eglises des treize divisions mondiales ont approuvé les révisions au niveau théologique suggérant que l’ordination des femmes devrait être largement acceptée. Les femmes pasteures ont souvent un titre qui confirme leurs compétences sans être formellement ordonnées.

500 personnes présentes aux débats

Plus de 500 personnes sont venues assister au conseil annuel, au siège de l’Eglise, à Silver Spring dans le Maryland, pour écouter les avis d’un groupe d’étude théologique qui a passé deux ans à travailler sur la question. Arthur Stele, qui a présidé le comité d’étude théologique, a souligné que les 106 membres du groupe ont obtenu un consensus sur la théologie de l’ordination, mais pas en faveur de l’ordination des femmes. «Si une personne a pris sa décision sur la question, il est presque impossible de changer sa position. Cela me rappelle notre besoin de rester ouvert aux conseils divins», ajoute-t-il.

Le comité a présenté différents avis allant de l’interdiction pure et simple d’ordonner des femmes à la permission d’en ordonner dans certains organismes régionaux où cette pratique est jugée appropriée. Mais il souligne que les pasteurs et les communautés ne doivent pas être forcés de soutenir cette diversité. Arthur Stele et les autres représentants pensent que l’Eglise ne peut plus continuer de repousser une décision finale à ce sujet. «Cette question resterait ainsi éternellement en suspens. Et même quand Jésus reviendrait, nous serions encore en train de discuter les dernières sections du rapport».

Selon le président des adventistes des derniers jours, Ted N.C. Wilson, les 127 pages de rapport du comité ont été approuvées par une majorité de dirigeants religieux. Toutefois, pour aboutir à une décision finale, ces dirigeants ont également demandé que la question soit débattue lors de l’Assemblée de 2015. Pendant des heures, les délégués se sont interrogés pour savoir si la question était impartiale, si elle devait être modifiée et si elle allait diviser l’Eglise.

La nécessité d’un vote définitif

Dan Jackson, à la tête de la division des adventistes du nord des Etats-Unis, soutient le clergé féminin. «Nous n’allons pas provoquer la scission de l’Eglise en autorisant certaines communautés à ordonner des femmes», a-t-il déclaré. De son côté, le président de la division pour le sud de l’Asie et le Pacifique, Alberto C. Gulfan, a exprimé sa reconnaissance envers les femmes qui jouent un rôle important dans l’éducation et l’évangélisation - incluant la direction de l’école du Sabbath – néanmoins, il ajoute que sa communauté ne s’est pas encore prononcée par rapport à l’ordination des femmes. Toutefois, il souhaite un vote définitif. «Ainsi l’Eglise mondiale se prononcera sur le sujet une fois pour toutes». La rencontre en 2015 se déroulera près de 100 ans après la mort de la cofondatrice de l’Eglise adventiste, la matriarche Ellen White.