La libération sexuelle présentée au Vatican comme la cause de la destruction de la famille

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La libération sexuelle présentée au Vatican comme la cause de la destruction de la famille

24 novembre 2014
Quelques semaines après la clôture par le pape du synode des évêques sur la famille, qui était censé accueillir les familles non traditionnelles, une semaine de rencontre réunissait au Vatican des représentants de diverses religions, entre autres catholiques, juifs et musulmans. Le pape François y a déclaré que le mariage est en crise, et que les enfants méritent de grandir dans une famille composée d’un père et d’une mère alors qu’un représentant baptiste a prévenu: «L’Eglise ne peut pas battre en retraite dans le silence»

Photo: La Cité du Vatican CC(by-nc-sa) Doug Wheller

Par Josephine McKenna, Vatican, RNS/Protestinter

Deux théologiens baptistes américains, Russel Moore et Rick Warren, ont descendu en flèche la révolution sexuelle lors d’une conférence donnée au Vatican mardi 18 novembre dernier. Selon eux, elle est la cause de la destruction de l’institution du mariage.

Russel Moore, la figure publique de la Convention baptiste du Sud, a déclaré que la libération sexuelle avait créé «une culture obsédée par le sexe», qui avait tout simplement conduit à un «ennui du sexe dépouillé de mystère». «La culture occidentale glorifie maintenant la sexualité libre, la cohabitation, le divorce sans faute, la redéfinition de la famille et le droit à l’avortement dans le cadre d’une révolution sexuelle qui peut abattre le vieux système patriarcal» a déclaré Russel Moore lors d’un rassemblement réunissant des dirigeants religieux appartenant à diverses confessions, entre autres catholiques, juifs et musulmans, dans le cadre d’une conférence organisée par le pape François sur le thème: «complémentarité de l’homme et de la femme».

L’éthicien baptiste a aussi dit que la révolution sexuelle semblait avoir imposé un nouveau type de patriarcat, ayant permis aux hommes de «poursuivre le fantasme darwinien du mâle prédateur alpha», à la recherche de «pouvoir, de prestige, et de leur plaisir personnel.» «Est-ce que quelqu’un croit vraiment que ces choses vont valoriser les femmes et les enfants?» a-t-il demandé. «Nous voyons les dégâts de la sexualité en tant qu’expression de soi, et nous les verrons encore plus». En marge de la conférence, il a déclaré que dans toutes les congrégations qu’il connaissait, il voyait le mal causé par des «pères indignes» qui abandonnent toute responsabilité après le divorce.

«Il y a trop en jeu!»

Le pasteur Rick Warren, de la méga-Eglise de Saddleback en Californie, a déclaré que le mariage avait été «ridiculisé, déprécié, rejeté et même redéfini, et qu’il était temps pour l’Eglise d’être l’avocate de ce qui est juste». «L’Eglise ne peut pas battre en retraite dans le silence», a scandé Rick Warren lors de la conférence. «Il y a trop en jeu!»

Rick Warren a continué en disant que les Eglises «devraient célébrer des mariages prospères pendant les services, avec un réexamen annuel des vœux de mariage, offrir des cours de mariage, et promouvoir le mariage par la voie des médias». «L’Eglise ne peut pas être le sel et la lumière dans une culture qui s’écroule, si elle cède à la révolution sexuelle», a-t-il dit.

Une famille composée d’un père et d’une mère

Mardi, jour de l’ouverture de cette conférence de trois jours, le pape François a déclaré que le mariage est en crise, et que les enfants méritent de grandir dans une famille composée d’un père et d’une mère. Son discours a été doublé par l’annonce officielle de sa venue l’année prochaine à la rencontre mondiale des familles qui se déroulera à Philadelphie en septembre 2015.

Le pape a souligné que la «culture du provisoire» a conduit de nombreuses personnes à abandonner le mariage en tant qu’engagement public. «Cette révolution dans les attitudes et dans les mœurs a souvent brandi le drapeau de la liberté, mais en fait il a apporté la dévastation spirituelle et matérielle à d’innombrables êtres humains, en particulier les plus vulnérables», a-t-il conclu.

Cette semaine de rencontre, parrainée par la Congrégation pour la doctrine de la foi, et d’autres organes du Vatican, intervient seulement quelques semaines après la clôture par le pape du synode des évêques sur la famille, qui était censé accueillir les familles non traditionnelles.

Malgré les signaux précurseurs d’une approche plus accueillante pour les catholiques gays et lesbiennes, le rapport final du synode a revu ce langage à la baisse, et les catholiques conservateurs ont déclaré que toute tentative de rendre plus tolérant l’enseignement de l’Eglise au sujet de l’homosexualité serait une «trahison».