«L’Eglise est aussi un employeur»

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«L’Eglise est aussi un employeur»

Joël Burri
5 février 2015
Pour la première fois, les réformés sont présents au forum des métiers de Fribourg. Ils proposent une activité décalée qui rencontre du succès auprès des jeunes et présente une autre image de l’Eglise.

Posé entre les têtes à coiffer du stand des coiffeurs et la figure anatomique du stand des métiers de la santé, un clocher vert et violet surplombe pour la première fois le salon Start!, le forum des métiers de Fribourg qui se tient à Forum fribourg jusqu’à dimanche. L’Eglise évangélique réformée du canton de Fribourg (EERF) a, en effet, décidé, pour la première fois, de participer à cette manifestation qui a pour but d’aider les écoliers dans leurs choix professionnels en leur permettant de s’informer sur les différents métiers et de rencontrer des professionnels de tous horizons.

Et le stand réformé a du succès! Tant au niveau des jeunes que des médias. Le clocher de 6m de haut est, en fait, un mur de grimpe. Les visiteurs qui parviennent au bout de l’épreuve atteignent un bouton qui déclenche une caméra. Leur exploit est alors immortalisé en un selfie qui s’affiche sur un écran et est publié sur une page Facebook. A certains moments, il y a même la queue pour participer à l’activité. Le pasteur Pierre-Philippe Blaser, président du Conseil synodal de l’EERF estime que «sans exagérer, on peut dire que 200 jeunes par jour on tenté le mur de grimpe.»

Au pied de ce clocher, les informations sur les métiers de diacres et de pasteurs ainsi que les brochures des différentes facultés de théologie n’ont pas le même succès. «Je pense qu’au cycle d’orientation il est un peu tôt pour s’imaginer ministre, évalue Pierre-Philippe Blaser. Par contre, ce stand est un premier contact et permettra peut-être à certains de se souvenir que l’Eglise propose aussi des emplois.» De toute évidence, cette activité décalée laisse une image positive de l’Eglise. «Ce stand nous a aussi permis des discussions intéressantes et nous permet de mettre en avant diverses dimensions de l’Eglise. Des personnes travaillant sur d’autres stands sont venues à notre rencontre.»

Et Pierre-Philippe Blaser se réjouit de la dynamique suscitée par ce projet: «Pour l’équipe des pasteurs du canton de Fribourg, c’est un projet fédérateur. On n’a pas l’habitude de promouvoir nos professions.» Mais pour la prochaine édition du salon, dans deux ans, il songe déjà à des améliorations: «il faudrait mettre un écran avec des images de ministres sur leurs divers lieux de travail» Autre constat, «il faudrait pouvoir faire un lien avec le stand de l’Eglise catholique voisine. Chacun a conçu son stand dans son coin et quand on est arrivé sur place on s’est rendu compte que c’était très cloisonné!» Les deux stands sont, en effet, dos à dos, séparés par une paroi.

Enfin au niveau financier, le stand devrait réserver une bonne surprise. «Je pense que nous allons arriver en dessous du montant budgétisé», évalue Pierre-Philippe Blaser. Lors du dernier synode, le montant de 30’000 prévu pour cette activité avait, en effet, fait grincer des dents. Imaginé, construit et décoré par des proches de l’Eglise et des ministres, le clocher réformé du salon Start!, n’atteindra pas des sommets de dépenses.