Les Eglises de Neuchâtel formeront ensemble leurs visiteurs

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Les Eglises de Neuchâtel formeront ensemble leurs visiteurs

Joël Burri
12 février 2015
Des bénévoles complètent le travail des aumôniers auprès des personnes âgées. Les Eglises de Neuchâtel ont décidé de repenser ensemble la formation de ces visiteurs et visiteuses. La première session de ce cours, désormais œcuménique, débutera en mars.

Photo: CC(by) British Red Cross

Les Eglises réformée, catholique romaine et catholique chrétienne neuchâteloises organisent pour la première fois une formation cantonale commune pour les visiteurs et visiteuses bénévoles en EMS et auprès de personnes seules. «Les personnes intéressées à s’engager comme bénévoles –par exemple les jeunes retraités– ont souvent de bonnes compétences, mais demandent aussi un cadre de travail clair», souligne Jacqueline Lavoyer-Bünzli, animatrice cantonale du bénévolat pour l’Eglise réformée évangélique du Canton de Neuchâtel (EREN).

Un constat que partage le pasteur stagiaire Hyonou Paik: «Les visiteurs ont beaucoup de bonne volonté, mais en même temps ils ont des attentes vis-à-vis des Eglises qui les envoient d’avoir de bons outils et le soutien adéquat.» Formation de qualité et suivi des bénévoles font donc l’objet d’une attention accrue, tant pour les visiteurs que pour les personnes appelées à donner de leur temps dans d’autres domaines où l’Eglise est engagée, comme l’asile.

Cette formation se déroulera sur six soirées, complétées de visites accomplies en compagnie d’un visiteur plus expérimenté. Les thèmes abordés sont divers, par exemple le bénévolat, la communication, la collaboration avec les institutions, les besoins des personnes âgées ou tout ce qui touche à la confidentialité. Jacqueline Lavoyer-Bünzli se réjouit en outre de cette formation harmonisée entre les Eglises dans un domaine où les aumôniers des différentes confessions collaborent beaucoup.

Des espaces où parler des difficultés rencontrées

«Cette formation permet aussi aux bénévoles de fixer des limites à leur engagement», note Hyonou Paik. «Par exemple, un visiteur n’a pas à aller faire des courses pour les personnes à qui il rend visite.» Une large place sera, par ailleurs, dévolue à l’échange d’expériences, tant durant cette formation que pendant l’ensemble de l’engagement d’un bénévole. «Deux personnes visitées par des bénévoles faisant partie d’un groupe de visiteuses déjà actives ont émis leur souhait d’avoir recours à Exit. Les visiteuses concernées ont été touchées par ces demandes. J’ai donc proposé une soirée de formation continue avec l’ancien aumônier de l’établissement de soins palliatifs “La Chrysalide” et une personne de l’association Exit», relate Jacqueline Lavoyer-Bünzli. «Cela a notamment permis d’expliquer concrètement et tout simplement comment se déroulait une procédure de suicide assisté, puis de présenter comment les Eglises se positionnent au sujet de cette évolution et finalement d’échanger en petits groupes sur l’impact émotionnel de ces situations.»

Pas besoin d’être un pilier d’église

Les spécificités de l’engagement en Eglise sont également discutées. «Il y a des gens qui le font au nom de leurs valeurs chrétiennes, et d’autres ont même une volonté missionnaire dans leur bénévolat. Dans ce dernier cas, on leur explique qu’elles doivent faire preuve d’une certaine retenue dans le cadre d’un EMS ou d’un hôpital», explique Jacqueline Lavoyer-Bünzli. «Il y a aussi des gens qui viennent, car ils recherchent un engagement de type relationnel. Parfois même, il y a des gens qui estiment ne pas être assez engagés dans l’Eglise pour devenir visiteurs, alors qu’ils auraient toutes les qualités requises! Les personnes qui ont ce type d’hésitation devraient au moins venir à la première soirée de formation, leur vision de notre travail pourrait changer.»

Une quinzaine de personnes sont déjà inscrites pour ce cycle de formation, dont le coût, pris en charge par certaines paroisses, est fixé à 100 fr. Le délai d’inscriptions court jusqu’à fin février «Nous nous sommes fixé une limite à trente personnes au maximum par session», note Jacqueline Lavoyer-Bünzli. La formation en elle-même aura lieu de mars à mai.