Photo: Dietrich Bonhoeffer en 1939. CC(by-sa) Bundesarchiv

(EPD/Protestinter) Plus de 200 jeunes se sont réunis jeudi 9 avril au matin dans le camp de Flossenbürg (Bavière) à l’heure où 70 ans plus tôt avait été pendu le pasteur Dietrich Bonhoeffer (1906-1945). Dans l’ancienne cour d’arrêts, de l’ancien camp de concentration, ils ont prié et chanté ensemble. Ils ont notamment repris «Von guten Mächten wunderbar geborgen» (Fidèlement entouré de forces bienveillantes) un hymne célèbre en Allemagne dont le texte avait été écrit, fin 1944, par Bonhoeffer à l’occasion du Nouvel An 1945. Il était alors emprisonné à Berlin par la Gestapo. Avec d’autres opposants au régime nazi, le théologien a été pendu le 9 avril 1945 à l’aube.

Ce sont les jeunes protestants bavarois qui avaient organisé ce service commémoratif. Ils ont rappelé des écrits sensibles et réfléchis qui sont devenus l’héritage de Dietrich Bonhoeffer. Le théologien insistait sur le combat pour la paix, la justice sociale et une imitation crédible du Christ. Les participants à la commémoration ont déposé des bougies devant la plaque à la mémoire des victimes de Flossenbürg.

La rencontre de la jeunesse protestante a débuté mercredi soir autour du mémorial du camp de concentration. Plus de 400 adolescents et jeunes adultes ont participé aux activités proposées à l’occasion des 70 ans de la mort du théologien. Le thème de ces rencontres était la résistance au nazisme et comment en parler aujourd’hui. Au programme figuraient des ateliers sur l’extrême droite, la résistance, le capitalisme et la foi, des visites du mémorial et des rencontres avec des témoins. La rencontre s’est terminée samedi.

«La théologie de Bonhoeffer garde toute sa puissance aujourd’hui», a déclaré Walter Kotschenreuther, doyen de l’Église protestante luthérienne de Cham. Il s’agit notamment de la promotion de la dignité humaine, la paix et la justice sociale. Le doyen a également invité à réfléchir sur la responsabilité historique. Il a dénoncé les mouvements radicaux de droite qui ont tenté d’incendier un camp de réfugiés à Tröglitz (Saxe-Anhalt) et a également évoqué les menaces de groupes néonazis à l’encontre du maire et d’administrateur de quartier. «Les gens dont la vie est menacée ont besoin de notre protection et de notre soutien», a déclaré le doyen.

Jörg Skriebeleit, directeur du Mémorial a souligné que les jeunes protestants et d’autres groupes religieux ont contribué de manière significative à la refonte du mémorial du camp de concentration. «Comme lieu d’exécution, mais aussi comme lieu du dernier repos de Dietrich Bonhoeffer, Flossenbürg a une importance historique intemporelle dans l’esprit protestant.»