La Banque mondiale s’allie à des groupes interreligieux

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La Banque mondiale s’allie à des groupes interreligieux

Heather Adams
1 mai 2015
Pour mettre fin à l’extrême pauvreté, la Banque mondiale et des institutions religieuses unissent leur force. Elles espèrent éradiquer la misère d’ici 2030.

Photo: Jim Yong Kim, le président de la Banque mondiale RNS/REUTERS/Mike Theiler

(RNS/Protestinter)

La Banque mondiale s’associe à des responsables religieux de par le monde pour une collaboration de 15 ans, dans le but de mettre fin à l’extrême pauvreté d’ici 2030. Environ 35 groupes religieux participent à cette action, dont Pain pour le monde, Islamic relief international, le Religious action center of reform judaism et Sojourners. Les groupes sont chrétiens, juifs, musulmans, baha’is et encore d’autres religions.

«Face à ce besoin conséquent, nous devons adopter une approche holistique enracinée dans la ligne spirituelle de nos religions respectives et construites sur une reconnaissance partagée de la dignité et de la valeur de chaque vie terrestre», peut-on lire dans l’appel lancé par les organisations.

Des spécialistes constatent que c’est la première fois que la Banque mondiale s’associe avec des groupes religieux pour combattre l’extrême pauvreté – et cela en partie, car le travail est trop grand pour une seule institution, mais aussi pour éviter que la Banque mondiale et les groupes religieux fassent le travail à double.

Des objectifs similaires

«Il y a une réelle convergence entre les objectifs de la Banque mondiale et ceux de nombreuses organisations religieuses», a souligné le révérend Adam Taylor, un ancien membre de Sojourners et de World vision qui supervise désormais les initiatives confessionnelles à la Banque mondiale.

Lors d’une téléconférence au mois d’avril, le président de la Banque mondiale Jim Yong Kim a déclaré que le nombre de personnes vivant dans l’extrême pauvreté - c’est-à-dire avec moins de 1,25 dollar par jour – était passé de 2 milliards en 1990 à un milliard aujourd’hui. Et il pense sérieusement qu’avec suffisamment de soutien, ce chiffre pourrait avoisiner le zéro d’ici 15 ans.

Selon Jim Yong Kim, il y a deux points importants pour atteindre cet objectif: non seulement établir une liste de qui ce fonctionne ou ne fonctionne pas pour éradiquer la pauvreté et intégrer l’aide apportée par les communautés religieuses. «Je pense que les personnes les plus engagées pour faire disparaître l’extrême pauvreté sont des personnes qui ont la foi, des personnes qui sont véritablement déterminées à aider les plus démunis», a ajouté Jim Yong Kim. Le plan s’articule autour de trois piliers, y compris «une agriculture en faveur de l’écologie avec une production d’aliments plus saine ainsi qu’une amélioration de l’accès au marché».

Le révérend Wes Granberg-Michaelson, ancien secrétaire général de l’Eglise réformée en Amérique et spécialiste des pays en voie de développement, a déclaré qu’il était important que les groupes confessionnels fournissent au capital moral au mouvement. «Les responsables de toutes ces traditions sont fortement impliqués dans le projet. C’est justement ce qui le rend si intéressant». Il a également ajouté qu’il était important pour les responsables religieux de retourner chez eux et de montrer aux membres de leur organisation que le projet était en bonne voie.

Des actions communautaires

L’Eglise méthodiste unie, le second groupe le plus nombreux de protestants aux Etats-Unis, connaît bien le pouvoir des organisations communautaires: mercredi 22 avril, cette Eglise a donné un chèque de 9,6 millions de dollars au Fonds mondial. Un fonds créé en 2002 pour lutter contre le VIH, la tuberculose et le paludisme en Afrique. Les 9,6 millions de dollars ont été récoltés localement grâce à des stands des pâtisseries et de limonade. Selon les responsables du Fonds mondial, c’est le don le plus important qu’un groupe religieux ait fait. Cet événement montre le potentiel important dans l’union des institutions religieuses et mondiales pour atteindre des objectifs ambitieux.

Un point de vue que soutient Bani Dugal, la représentante principale de la Communauté internationale baha’is. «Les communautés baha’is de par le monde contribuent à l’éradication de la pauvreté avec des efforts au niveau local afin de renforcer les capacités grâce à l’éducation et d’autres précédés. L’objectif est de permettre à chaque individu de devenir le protagoniste de sa vie».

Une autre conférence, au mois de juillet, rassemblera des dirigeants confessionnels, des spécialistes et des universitaires pour réfléchir à une façon optimale de construire des ponts entre les institutions religieuses et celles pour le développement.