L’Eglise protestante allemande a fêté son 70e anniversaire

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L’Eglise protestante allemande a fêté son 70e anniversaire

11 juin 2015
Le 1er juin dernier, l’Eglise protestante allemande a fait mémoire du nouveau départ qu’elle a pris en 1945, en Hesse du Nord, à Schwalmstad-Treysa. La cérémonie s’est déroulée dans la ville où s’était réunie la première Conférence des Eglises.

Les membres et d’anciens membres du Conseil de l’EKD réunis pour célébrer cet anniversaire. ©medio.tv/Schauderna

(EPD/Protestinter) C’est dans le Centre de diaconie «Hephata», à Treysa, que s’est déroulée il y a 70 ans la première Conférence des Eglises de la période d’après-guerre. Cet évènement est considéré comme la naissance de l’Eglise protestante d’Allemagne (EKD), par la fusion des 28 Eglises des Lands.

Lors de la prédication, le président du Conseil de l’EKD, Heinrich Bedford-Strohm, a rappelé les débuts de 1945: au mois d’août, 120 messieurs ont fait le voyage, dans leurs costumes minables, avec des pommes de terre dans leurs bagages, jusqu’à Treysa. Là, pendant trois jours, ils ont discuté de différents plans possibles pour un nouveau départ de l’Eglise protestante, «comme s’il ne pouvait pas y avoir autre chose qu’un nouveau départ».

Heinrich Bedford-Strohm a aussi posé la question de savoir d’où ceux qui se sont réunis à Treysa ont tiré la force nécessaire pour accomplir ce qu’ils ont fait: «la réponse est dans le fond très simple», a-t-il déclaré, «mais a nécessité pourtant un travail concret aussi audacieux que difficile: en se mettant à l’écoute de la parole de Dieu et de l’Esprit de Dieu, et en s’y alignement. Ce qui devrait inspirer aujourd’hui l’Eglise, qui doit répondre à de nouveaux défis, encore et encore. De la foi naît aussi une responsabilité: que l’Eglise s’adresse aujourd’hui au public en ayant bien à l’esprit que c’est dans ce travail et cette écoute qu’elle a ses racines».

Jochen-Christoph Kaiser, professeur émérite d’histoire de l’Eglise à Marbourg, a prononcé un discours dans lequel il a souligné que la réunion qui s’est déroulée il y a 70 ans avait été voulue et planifiée comme une Conférence d’Eglises par ses différents dirigeants. Sa composition a été toutefois controversée, et il y a eu en présence différents groupes animés d’objectifs différents. L’accord qui en a émergé a finalement été retenu dans les livres d’histoire comme étant le «compromis de Treysa».

Un peu plus tôt, Martin Hein, évêque de l’Eglise protestante de Kurhessen-Waldeck, avait attiré l’attention, dans son discours d’ouverture, sur la transformation profonde de la société qui s’est effectuée ces dernières années. «Le temps des certitudes est terminé», a-t-il dit. «Pour les Eglises de notre pays, cela signifie se rapprocher étroitement, simplifier les structures et s’assouplir, mais aussi décider, clairement et distinctement de se laisser définir par l’écoute de l’Evangile». L’ancien président du Conseil Wolfgang Huber et Nikolaus Schneider, qui a une longue expérience en tant que président du synode, Jürgen Schmude, et d’autres anciens membres du conseil ont aussi participé à la cérémonie.

Après la guerre et l’effondrement de la dictature nazie, l’assemblée de Treysa de 1945 a conclu que la réorganisation par une restauration de l’Eglise évangélique allemande n’était pas possible en l’état. Il a été décidé que l’Eglise allemande devait être désormais une alliance, et qu’elle serait désormais «luthérienne, réformée, et unie».

La constitution de l’EKD a été adoptée en1948 à Eisenach. Les différentes Eglises régionales restent autonomes, cependant l’EKD coordonne dès lors de manière unifiée d’action des Eglises des Lands, dans une communion de chaire et d’autel. Les fonctions de l’EKD, qui a son siège à Hanovre, se rapportent principalement aux questions de responsabilité publique de l’Eglise et de ses relations extérieures.