Pas de services funèbres pour les animaux de compagnie

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Pas de services funèbres pour les animaux de compagnie

19 juin 2015
Alors qu’une entreprise allemande ouvre des cimetières dans lesquels est possible de se faire enterrer avec son animal de compagnie, les deux Eglises protestantes de la Hesse prennent position contre l’idée de funérailles religieuses pour animaux et rejettent l’inhumation d’humains et d’animaux dans la même tombe.

Photo: CC(by-nc)John Keogh

Darmstadt/Kassel (EPD/Protestinter) – Le porte-parole de l’Eglise protestante de Hesse-Nassau, Volker Rahn, a pris clairement position mercredi 10 juin, à Darmstadt: «enterrer ensemble humains et animaux serait pour moi de l’ordre de la transgression», a-t-il déclaré. «Les funérailles convoquent des enjeux théologiques profonds», a-t-il continué; «notamment que l’enterrement est un acte ecclésiastique, qui est étroitement lié au sacrement du baptême, au début de la vie. En perspective chrétienne, tous deux sont des rites de passage en lien l’un avec l’autre, et avec l’espoir de la vie éternelle en Dieu».

Volker Rahn est allé plus loin dans ses explications: «dans le cadre d’un service funèbre, il serait alors inévitablement question de savoir si l’animal a également une vie de foi. Ce dont je doute fort, malgré toute la considération que j’ai pour les animaux et la valeur que je leur reconnais.»

Distinguer la dignité particulière de l’homme

De son côté, son homologue Lutz Friedrich, de l’Eglise protestante de Kurhessen-Waldeck à Kassel, a tenu à préciser qu’«étendre les services funèbres religieux aux animaux rendrait encore plus floue la différence entre les humains et les animaux, au détriment de la dignité humaine déjà menacée par la marchandisation de notre pratique culturelle des enterrements».

«Dans une perspective chrétienne, on reconnaît sans nul doute aux animaux une valeur spéciale», a déclaré Lutz Friedrich, «et on s’applique à leur accorder plus d’attention que jamais. Le sentiment qu’ils ont eux aussi une âme est tout à fait compréhensible. Mais reste que la dignité particulière de l’homme doit être distinguée. Elle vient du fait qu’il est bien spécifié dans la sépulture chrétienne que les défunts ne sont pas simplement “morts”, mais “morts en Christ”. L’espérance chrétienne d’un au-delà de la mort prend racine dans la personne et dans le destin de Jésus, et ne signifie pas seulement la continuation de l’âme, mais la transformation de l’homme tout entier dans une vie nouvelle», a-t-il expliqué.

Il a rajouté qu’il était bien entendu tout à fait possible d’accompagner pastoralement les personnes lors d’une cérémonie d’adieu pour un animal de compagnie qu’elles ont aimé, et qu’il s’agit de trouver pour cela les formes appropriées.

La veille, mardi 9 juin dernier, l’entreprise familiale allemande «Deutsche Friedhofsgesellschaft» a ouvert un cimetière à Braubach près de Coblence, où peuvent reposer dans la même sépulture humains et animaux. Le mercredi, la société a ouvert un même type de cimetière à Essen. D’autres cimetières de ce type sont déjà prévus dans d’autres villes.