Deux pasteurs ont frôlé la mort au Soudan du Sud

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Deux pasteurs ont frôlé la mort au Soudan du Sud

Fredrick Nzwili
7 août 2015
Emprisonnés depuis plusieurs mois, les pasteurs Michael Yat et Peter Reith de l’Eglise presbytérienne du Soudan du Sud ont finalement été relâchés. Plus de 220'000 personnes avaient signé la pétition demandant leur libération.

Photo: Michael Yat et Peter Reith © RNS

(RNS-Protestinter)

Nairobi, Kenya – Après un tollé international, deux pasteurs de l’Eglise presbytérienne du Soudan du Sud ont été libérés, mercredi 5 août, alors qu’ils risquaient la peine de mort. Le révérend Michael Yat et le révérend Peter Reith ont été jugés, à Khartoum, pour des accusations criminelles d’atteintes au système constitutionnel, d’espionnage, de promotion de la haine, de rupture de la paix et d’insultes aux croyances religieuses. Les deux premières accusations sont passibles de la peine capitale ou de l’emprisonnement à perpétuité.

«Je me sens libre, car j’ai été en prison pendant plusieurs mois. J’ai vécu une seconde naissance», a déclaré Michael Yat à Christian solidarity worldwide (CSW), le groupe international contre la persécution des chrétiens qui a annoncé sa libération.

220'000 personnes ont signé la pétition

Plus de 220'000 personnes ont signé la pétition du Centre américain pour le droit et la justice, qui se battait pour la libération des deux pasteurs. CSW avait mené une campagne pour libérer Michael Yat et Peter Reith, qui ont respectivement été arrêtés le 14 décembre 2014 et le 11 janvier 2015. «Nous sommes ravis qu’ils aient été relâchés», a déclaré le directeur de CSW, Mervyn Thomas.

Depuis que le Soudan du Sud, largement chrétien, a obtenu son indépendance en 2011, les chrétiens dans la partie islamique et arabe sont fréquemment arrêtés, harcelés et interrogés par les services de renseignement. Au mois de juillet, dix jeunes femmes chrétiennes ont été arrêtées pour avoir porté des minijupes et des pantalons à l’église, dans la région montagneuse du Kordofan du Sud qui est déchirée par la guerre.

«Nous continuons d’exhorter le Soudan à respecter la liberté de religion et de croyance ainsi que de promouvoir et de protéger ce droit, en vertu du droit international. Il s’agit de préserver le pluralisme et la diversité du Soudan», a précisé Mervyn Thomas.