Rejeter les réfugiés n’est pas chrétien

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Rejeter les réfugiés n’est pas chrétien

2 octobre 2015
L’accueil de l’étranger est une valeur essentielle du christianisme, selon le président du Conseil des Eglises protestantes d’Allemagne. Il préconise l’accueil des réfugiés, une réflexion profonde sur ce que sont nos valeurs et il se dit prêt à mettre à disposition des maisons paroissiales.

Photo: CC(by-nc) Thomas Hawk

Nuremberg. (EPD/Protestinter). Pour le président du Conseil des Eglises protestantes d’Allemagne (EKD), Heinrich Bedford-Strohm, c’est une contradiction de vouloir tenir à distance le plus possible de réfugiés, en se référant à l’Occident chrétien. «Utiliser le mot “chrétien” comme argument pour effrayer les réfugiés est à l’opposé de la véritable signification de la foi chrétienne», a déclaré l’évêque aux Nürnberger Nachrichten (Nouvelles de Nuremberg). L’accueil de l’étranger et l’aide au plus faible sont en effet une composante centrale de la foi chrétienne.

Heinrich Bedford-Strohm a dit qu’il n’attendait aucune amélioration de la situation par la fermeture des frontières et avec l’installation de nouvelles clôtures frontalières. Il en résulterait peut-être «même encore plus de chaos». Dans tous les cas, les flux de réfugiés ne se sont pas laissés arrêter par des barrières ou des barbelés. Ils ont seulement modifié leur trajet. Le chef de l’EKD a demandé au monde politique une réflexion de fond à ce sujet, pour déterminer «ce que nous voulons en Europe et quelles sont nos valeurs communes». Ce serait hautement significatif que l’on ne parvienne pas à trouver des fonds pour l’Agence des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), afin de mettre en place un programme alimentaire à leur intention.

Le théologien protestant se montre persuadé que «cette crise va donner une nouvelle force à notre Eglise». Pour lui, «c’est réjouissant de voir comment tant de gens répondent réellement présents quand il s’agit de préserver la foi».

Heinrich Bedford-Strohm a d’emblée aussi répondu à une critique selon laquelle les Eglises ne mettraient pas suffisamment de logements à disposition des réfugiés. «Nous faisons ce que nous pouvons», et même l’utilisation des maisons paroissiales «n’est plus un tabou». Mais pour autant, les pouvoirs publics ont rejeté à de nombreuses reprises des offres sous le prétexte que les bâtiments des paroisses ne sont pas adaptés à l’hébergement.