Le Collectif R siège à l’Université de Lausanne

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Le Collectif R siège à l’Université de Lausanne

Laurence Villoz
24 novembre 2015
Depuis lundi matin, environ soixante personnes du Collectif R –des migrants et leur groupe de soutien– logent dans un auditoire de l’Université de Lausanne
Ils appellent la communauté académique à prendre position contre les accords Dublin. Une occupation qui se déroule sans l’autorisation du rectorat.

Photo: Le bâtiment Géopolis de l'UNIL

«Nous sommes venus à l’Université pour créer le débat avec les étudiants et appeler la communauté académique à prendre position pour une politique de l’hospitalité, contre les accords Dublin», explique Pauline Milani, membre du Collectif R, lors d’une conférence de presse, lundi 23 novembre à l’Université de Lausanne (UNIL). Depuis lundi matin, des membres du collectif R, soit 50 militants et 15 migrants, logent dans un auditoire du bâtiment Géopolis de l’Université de Lausanne. Ils comptent rester jusqu’à jeudi soir.

Si le collectif soutient avoir informé le rectorat de sa présence et attendre une réponse de sa part, c’est un autre son de cloches du côté des autorités universitaires. «Nous avons été avertis ce matin de la présence du collectif. Or, il ne nous a soumis aucune demande. Nous sommes toujours ouverts à l'organisation de débats et de conférences sur des questions de société, mais cela ne signifie pas que n’importe qui peut s'approprier des locaux dans le seul but d'attirer l'attention la presse. Nous ne pouvons pas cautionner cette façon d’agir», explique la vice-rectrice, Danielle Chaperon, qui souligne que la priorité de l’Université est d’assurer le bon fonctionnement des cours pour les étudiants. Et à la suite de l’arrivée du Collectif R, les enseignements qui ont lieu dans la salle 1612 ont dû être déplacés dans d'autres auditoires.

La migration concerne tout le monde

«Il ne s’agit pas de perturber les étudiants», souligne Pauline Milani. «Mais le problème de la migration concerne tout le monde et nous voulons ouvrir notre réflexion et notre révolte à la société civile», ajoute Graziela de Coulon. «Le rectorat de l’Université pourrait intervenir auprès de la Conseillère d’Etat Anne-Catherine Lyon, c’est ça l’objectif», précise l’avocat Jean-Michel Dolivo, également membre du mouvement. Par ailleurs, le collectif a lancé une pétition pour abolir les accords Dublin qui a été signée, à ce jour, par plus de 500 enseignants et étudiants de l’Université. Jusqu’à jeudi soir, il organise des rencontres et des conférences dans l’auditoire 1612 du bâtiment Géopolis.

Depuis mars 2015, le collectif et six migrants occupent la salle paroissiale de l’Eglise Saint-Laurent, à Lausanne. Récemment, l’Eglise évangélique réformée du canton de Vaud (EERV) a porté plainte contre l’occupation du Collectif R qui a pris possession des lieux sans accord préalable, une démarche qui n’a pas fait fuir les occupants. «Le Collectif R a créé le refuge à Saint-Laurent pour mettre à l’abri des personnes, mais surtout comme acte de résistance et de courage pour dire non à la politique d’asile actuelle», explique Pauline Milani. «Nous allons continuer cette lutte en créant d’autres refuges et en organisant d’autres actions de désobéissance civile».

A ce jour, près de 3000 personnes ont signé un manifeste demandant à l’Etat de Vaud de «tout mettre en œuvre pour que la Suisse applique la clause de souveraineté en suspendant l’application des accords Dublin». Si le Grand Conseil vaudois s’est prononcé dans ce sens, le Conseil d’Etat n’a pas donné suite aux revendications.