Interroger nos minorités
La venue des délégués d’ACO-Fellowship entre le 29 septembre et le 7 octobre sera une belle opportunité de rencontres et d’en apprendre davantage sur la situation des chrétien·nes d’Orient.
A l’origine, l’Action chrétienne en Orient (ACO) avait été créée en 1922 pour secourir les populations victimes du génocide arménien. En 1995, elle s'est restructurée en réseau. ACO-Fellowship lui a succédé, partenariat inter-Eglises protestantes regroupant six partenaires actifs en Iran, au Liban, en Syrie, en France, aux Pays-Bas et en Suisse. Son but? Mettre en commun leurs ressources, se soutenir financièrement mais également spirituellement, sororalement, et fraternellement.
En Suisse, son partenaire est l’association DM dont les membres sont les Eglises membres de la Conférence des Eglises réformées romandes (CER). L’assemblée générale se tiendra dans leurs bureaux de Lausanne; et les délégués logeront entre la capitale vaudoise et notre Région grâce à un réseau d’accueil qui s’est mis en place sous l’impulsion de la pasteure de Pied du Jura, Eloise Deuker, qui passa un an en Egypte comme envoyée de l’ACO et de son partenaire français (DEFAP) et a rejoint depuis peu le Synode missionnaire.
La Région Morges – Aubonne a tenu à profiter de cette venue exceptionnelle. Par l’organisation d’un culte co-célébré, d’abord, le dimanche 6 octobre, à 10h, au temple de Morges. Arie Van der Poel, l'actuel président de l’ACO-Fellowship, apportera un message. Et puis en organisant avec DM une grande soirée de dialogue et de table ronde le jeudi 3 octobre, à 18h30, sur le thème «Contextes communs, enjeux distincts? Réalités des Eglises protestantes en Orient et en Occident».
Des interventions de représentant·es d’Eglises de Syrie et du Liban, lors d’une première partie de témoignages. Suivra une table ronde animée par Michel Kocher, journaliste, à laquelle participeront également Philippe Leuba, conseiller synodal de l’Eglise évangélique réformée du canton de Vaud et ancien conseiller d’Etat; Pierre-Philippe Blaser, vice-président de l’Eglise évangélique réformée de Suisse et Mathieu Busch, directeur de l’ACO-Fellowship. La soirée se terminera par un temps d’échange avec le public.
La promesse d’un dialogue interpellant
En quoi la venue des délégués de l’ACO-Fellowship constitue-t-elle une chance pour nous?
D’abord parce qu’ils pourront nous partager ce qu’ils vivent dans leurs pays respectifs avec tous les défis que cela comporte d’être chrétien dans un contexte musulman. Ils ont souvent la charge de communautés et sont engagés sur le terrain, donc c’est intéressant. Il y a également des responsables d’œuvres de diaconie et la manière dont se développe l’entraide là-bas sera aussi interpellante.
Leur venue peut-elle nous éclairer sur notre propre situation de chré- tiens minoritaires?
Partager ce que l’on vit dans des contextes culturels et sociétaux très différents mais avec aussi des points communs peut être d’une grande richesse. Cela offre aussi l’occasion de réfléchir à nos différents types de minorités entre le Moyen-Orient et ici.
Les projets de l’ACO-Fellowship
Parmi les projets soutenus par ce réseau partenaire entre Moyen-Orient et Europe figurent, par exemple, le financement d’un atelier de formation artistique pour des femmes en Irak, l’accompagnement à Vevey de réfugié·es iranien·nes et afghan·es dans leurs démarches administratives et médicales, ou encore le financement de l’Eglise du Christ à Alep, qui offre notamment une écoute et des soins médicaux à une population défavorisée.