Le Jeûne fédéral, c’est pas (que) de la tarte !

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[pas de légende]

Le Jeûne fédéral, c’est pas (que) de la tarte !

Alain Winmer
15 septembre 2024
TRADITION
Chercher la paix demande un effort ! Une Plume d’Erguël du pasteur de Sonvilier Alain Wimmer, parue dans la Feuille d’avis du district de Courtelary, le vendredi 13 septembre.

Le Jeûne fédéral, c’est quoi ? Pas facile de savoir… On peut dire que c’est une fête religieuse. Mais on y fête quoi ? Déjà que tout le monde n’est plus forcément très sûr de ce qu’on fête à Noël ou à Pâques, alors au Jeûne… Heureusement, il reste la tradition des tartes… pas à la crème non, des tartes aux pruneaux. Mais là encore, pourquoi la tarte aux pruneaux ? Parce que c’est la saison des pruneaux ? Juste, mais encore ?

Il n’y a pas si longtemps, on ne mangeait pas la tarte en guise de dessert d’un bon repas copieux, on ne mangeait que de la tarte au repas de midi. Se contenter du seul gâteau, on appelait ça jeûner justement.

Alors on y vient au jeûne, parce que ça aussi, dans notre société d’abondance, ça paraît bizarre. Jeûner, ne pas manger, manger peu ou manger moins, à quoi ça sert ? Et bien, je répondrais que ça sert à se rappeler que tout ne nous est pas dû, que c’est une chance, et peut-être même un cadeau, que de pouvoir manger à sa faim. Un cadeau de la nature qui nous offre ses fruits, un cadeau de nos semblables qui nous préparent le repas, et peut-être même un cadeau du ciel.

Mais il y a plus que cela encore dans cette fête du Jeûne fédéral. Ce jeûne, ce sont ceux qui nous ont précédés sur ce bout de terre qui s’appelle la Suisse qui l’ont introduit : il devait rappeler à chacune et à chacun - et sans doute plus à chacun qu’à chacune ! - l’importance de la paix entre les cantons, après les guerres de religion. Et je trouve que c’est plus que symbolique que l’action choisie pour rappeler l’importance de la paix soit celle d’un jeûne.

Parce que jeûner, ce n’est pas facile. Ça demande un effort, ça peut faire mal. Exactement comme la recherche de la paix et de l’harmonie. Chercher la guerre, c’est tellement facile et habituel… mais chercher la paix, ça demande un effort, ça fait mal parfois. Et pourtant, c’est la seule manière de laisser une chance à nos prochains comme à notre monde.