«Himpathy»: autre facette de l’idolâtrie
«Himpathy» est un néologisme anglais qui combine «him» (lui) et «pathy», en référence au terme «sympathie». Dans son livre Down Girl: The Logic of Misogyny, la philosophe Kate Manne définit ce mot comme «la sympathie excessive parfois déployée à l’égard des hommes auteurs de violences sexuelles».
Le roi David est fréquemment «excusé», bien qu’il ne pose aucune limite à sa prédation sexuelle. Deux exemples: sa façon de chercher toujours plus d’intimité avec Jonathan, alors qu’il était son vassal, ou encore de forcer la main à Bethsabée, après l’avoir reluquée dans son bain, tandis que son mari était à la guerre. Dernièrement, j’ai eu un désaccord avec un célèbre théologien qui refusait que je considère que David avait violé Bethsabée. Après m’avoir soutenu que Bethsabée était probablement consentante, il a affirmé: «Les jeunes femmes sont fascinées par les hommes de pouvoir. Et David fut un roi formidable.»
L’himpathy est puissante. A double tranchant, elle efface les voix de celles qui souffrent aux mains des hommes tout en renforçant des systèmes iniques. Pourtant, suivre Jésus nous oblige à nommer l’idolâtrie qui consiste à mettre, à tort, quiconque sur un piédestal. Soli Deo gloria.
les idoles sur nos chemins de foi,
dans nos cercles d’Eglise et dans nos vies.
Dispose nos cœurs afin qu’ils reçoivent les témoignages
de celles et ceux qui transforment nos systèmes.
O Dieu trois fois saint, permets que ces messages
nous inspirent des actions concrètes et réparatrices,
pour le salut du monde que tu nous as confié.
Joan Charras-Sancho, docteure en théologie, est coordinatrice cantonale catéchisme et jeunesse dans l’EERV. Elle est chercheuse associée à l’Institut lémanique de théologie pratique (universités de Lausanne et de Genève).