Se fixer des objectifs qui nous enrichissent
Mais quand il s’agit de concourir dans nos spécialités respectives – en particulier notre métier –, alors la compétition ou le fait de devoir atteindre des buts sont vécus comme une souffrance. J’exagère? Deux pasteurs m’ont fait comprendre que, dans notre société, on disjoint bien souvent ce qui constitue notre essentiel et nos activités professionnelles.
Pierre Farron a compté que seuls cinq des 950 cantiques du recueil Alléluia – qui fait référence chez les protestants de francophonie – contiennent le mot «travail». Quatre le mentionnent d’une manière abstraite, telle que ‹merci pour le travail, la peine, les simples bonheurs›. Seule la 3e strophe du cantique 24-04 rappelle que Jésus a travaillé de ses mains. Notre spiritualité est-elle à ce point coupée de notre activité principale?
Ensuite, Marc Balz m’a incité à demander aux gens ce qui les passionne, plutôt que ce qu’ils font dans la vie. «Généralement, dans leur réponse, ils n’évoquent pas leur emploi, mais quelque chose de bien plus intéressant.»
Comment dès lors faire en sorte que notre taf, qui prend trop de place, trouve aussi du sens dans nos vies? Probablement en se souvenant que derrière toute évaluation, à laquelle nous sommes soumis dès le plus jeune âge, il y a la question des critères. Et ces derniers peuvent être contestés. Peut-être faut-il, comme sœur Marie-Madeleine, se réjouir de contribuer à une collectivité? Se fixer des objectifs de partage, voilà qui peut faire du bien.