Des pasteurs pour les employés de l’Eglise réformée
Le Synode réformé neuchâtelois a décidé de doter l’Eglise d’une structure d’aide spirituelle pour son personnel indépendante des autorités d’engagement.
Photo: La bannière de l’EREN à l’entrée de Montmirail (archive)
«Dès que l’on travaille en Eglise, on est au cœur des émotions humaines», a rappelé Antoinette Hurni, membre du Conseil synodal (exécutif) de l’Eglise réformée évangélique du canton de Neuchâtel (EREN), devant le Synode (organe délibérant) réuni mercredi à Montmirail (Thielle-Wavre). «On a l’habitude de dire que les cordonniers sont les plus mal chaussés, quand une personne néglige pour elle-même un soin qu’elle prodigue aux autres et qu’elle juge essentiel, il en va peut-être de même pour les pasteurs et diacres de notre Eglise», a poursuivi la conseillère synodale.
En effet, si les employés de l’EREN, bénéficient d’une structure de soutien psychologique, les aides spirituelles qui leur sont proposées sont jugées insuffisantes. «Le président du Conseil synodal peut jouer le rôle de pasteur des pasteurs et la responsable des ressources humaines de l’EREN bénéficie d’une solide expérience pastorale», a rappelé Antoinette Hurni, «mais l’inflation administrative qui les touche ne leur laisse que peu de temps pour cela. Par ailleurs, leur double casquette d’employeur et de soutien spirituel est problématique.»
Le prêtre de l’Eglise catholique romaine, Vincent Marville, invité à suivre le synode avec voix consultative a également soutenu le projet, rappelant à l’assemblée que dans son Eglise, «un évêque ne peut pas confesser les prêtres dont il a la charge.»
Le Synode a répondu favorablement à cette proposition, en l’acceptant à l’unanimité, et en étendant cette offre à l’ensemble des employés de l’EREN. Les délégués ont débattu de la forme que devrait prendre cette aide spirituelle avant de charger le Conseil synodal de désigner des personnes compétentes et reconnues par leurs pairs. Un premier bilan sera fait en 2021.
Un budget dans le rouge pour une année de commémorations
Le Synode a adopté mercredi un budget 2017 déficitaire de 246'000 francs. «Un budget qui sort de l'ordinaire», a commenté le conseiller synodal Pierre Bonanomi, peut habitué à présenter des budget dans le rouge. «Mais pour ce prix là nous aurons une année de commémoration et de visibilité.» En effet le Jubilé de la Réforme pèse lourd sur les finances de l'EREN. «Nous aurions apprécié une information anticipée qui nous aurait permis de nous sentir être un peu plus qu'une chambre d'enregistrement», a regretté un délégué. Président de la Conférence des Eglises réformées de Suisse romande (CER), Xavier Paillard s'est quant à lui réjouis de l'engagement des Neuchâtelois dans ce jubilé. «Pour la première fois nous pouvons vivre un jubilé qui n'est pas marqué par les revendications identitaire ou nationalistes», a-t-il souligné, invitant à se souvenir des situations en 1617, 1717, 1817 et 1917.