L’Eglise réformée vaudoise réduit son déficit budgété
Envoi des documents au Synode (organe délibérant) sous forme électronique, coupe dans le budget des manifestations du jubilé de la Réforme, l’engagement de moins de civilistes que prévu, développements informatiques repoussés à des jours meilleurs, un peu moins d’intervenants extérieurs à Saint-Laurent Eglise, des bourses d’études réservées aux étudiants en théologie et non plus aussi aux personnes inscrites en sciences des religions, un peu moins d’aide pour les personnes recourant au Sleep-in, des frais de graphismes et de collations revus à la baisse, l’invitation faite aux employés de faire un don à l’Eglise et aux membres du Synode de renoncer à tout ou partie de leurs vacations, etc. C’est un véritable inventaire à la Prévert qu’a énuméré Jean-Michel Sordet devant les délégués du Synode réunis samedi à Lausanne. Mais au total, la somme de ses économies atteint le montant de 663’500 francs. Ramenant ainsi le déficit budgété de l’Eglise de 1’477’700 francs à 814’200 francs.
Lors de l’adoption du budget, les 4 et 5 novembre passés, les délégués avaient retranché le montant de 300’000 francs, des 43,7 millions de francs de charges prévue au budget présenté par le Conseil synodal (exécutif). Ce dernier avait pour mission de trouver ces 300’000 francs d’économies, sans toucher aux salaires. Mission accomplie puisque c’est plus du double qui a été économisé.
Ce point à l’ordre du jour ne donnait pas lieu à débat, puisqu’il s’agissait formellement d’une information. Mais le Synode a manifesté sa satisfaction par des applaudissements.
Projet de péréquation entre paroisses
Calculée proportionnellement au nombre de paroissiens, la contribution à l’Eglise cantonale pèse lourd pour certaines paroisses. Une motion demandait au Conseil synodal d’évaluer une nouvelle clé de répartition. L’Exécutif a proposé une clé amenant un correctif sur la base du montant moyen des dons par paroissien, mais Denis Candaux, président de la commission des finances à d’emblée prévenu «au final, il risque de n’y a avoir que des déçus.» En effet, le modèle présenté permettait une baisse de 20% des sommes prélevées aux paroisses les plus «fragiles», alors que d’autres paroisses pouvaient voir leur contribution bondir de 53%. «Cet exercice nous permet surtout de nous rendre compte de ce que nos paroisses se trouvent dans des situations très différentes», a soulevé Xavier Paillard, président du Conseil synodal. Une variété que le pasteur Christian Pittet explique «dans bien des paroisses, ce sont quelques paroissiens qui représentent l’essentiel des dons. Il ne faudrait pas les décourager.» D’autres ont aussi souligné qu’un travail de longue haleine pouvait expliquer la vitalité de certaines paroisses. «Par exemple à la Vallée-de-Joux, nous salarions quelqu’un pour les jeunes. Et forcément cela a un impact sur la participation et donc les contributions des paroissiens.» Le membre du Conseil synodal Jean-Michel Sordet a également rappelé que «ce ne sont pas forcément les paroisses dont la contribution cantonale représente la plus grande part du budget qui se plaignent le plus. Tout dépend des projets paroissiaux.» Le Synode a donc décidé de mandater le Conseil synodal pour poursuivre un travail de réflexion autour de la question de la solidarité financière entre paroisses.
Une consultation pour ce qui touche à l’identité de l’Eglise
L’Eglise réformée vaudoise introduit dans son Règlement ecclésiastique le principe de consultations. Les sujets d’importance pourront donc être soumis aux assemblées paroissiales et aux autres organes élus avant d’être débattus au Synode. Cette modification fait suite à une motion de la région Joux-Orbe et trouve ses origines dans la contestation, dans certaines paroisses, de l’adoption d’un rite pour couples de même sexe par une très large majorité du Synode en novembre 2012.