Un monde du travail numérisé représente à la fois une chance et un risque

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Un monde du travail numérisé représente à la fois une chance et un risque

16 décembre 2016
L’arrêt du «camion de la Réforme» à Wolfsburg, ville qui abrite le siège de VW a donné lieu à un débat sur le devenir du travail.

Photo: CC(by)Seattle Municipal Archives

Wolfsburg (EPD/Protestinter). Stephan Weil, ministre-président de Basse-Saxe (SPD), considère un monde du travail numérisé comme «une chance énorme». Il entraîne cependant aussi «des risques graves», a-t-il déclaré début décembre lors d’un débat public sur l’avenir du travail à Wolfsburg, dans l’Autostadt, parc à thème de Volkswagen autour de la voiture, à l’occasion du 500e Jubilé de la réforme en 2017. L’automatisation peut mener non seulement à la suppression d’emplois, mais aussi à leur déstructuration.

L’une des missions centrales de la politique est donc d’élaborer un «droit du travail 4.0», a affirmé Stephan Weil devant environ 350 participants issus des mondes religieux, politique et économique. Celui-ci pourrait par exemple régir la disponibilité des employés.

Le ministre-président fait partie du conseil d’administration de la société Volkswagen. C’est l’Eglise protestante luthérienne régionale de Hanovre qui a invité à ce débat.

Matthias Müller, président du directoire de la société Volkswagen, a mis en garde contre toute dramatisation de la révolution digitale. Le monde du travail n’a jamais cessé d’évoluer. Le plus important est de mener les débats sur ces changements avec les travailleurs et de leur offrir des perspectives. «On ne fait pas cela en évoquant des visions lointaines», a affirmé Matthias Müller.

Heinrich Bedford-Strohm, président du Conseil de l’Eglise protestante d’Allemagne, a réclamé un discours de la société sur la responsabilité des entreprises. Le Jubilé de la réforme est selon lui l’occasion parfaite pour discuter de l’avenir du travail. L’action du réformateur Martin Luther (1483-1546) a donné un tout nouveau sens au travail. «Pour Luther, une chose était claire: le sens du travail était un service rendu à la communauté». Luther a été le plus grand critique des prémices du capitalisme. Il s’est exprimé en faveur de la justice sociale et contre les inégalités. Ces thèmes sont encore extrêmement significatifs aujourd’hui.

Ce débat faisait partie du programme organisé par l’Eglise régionale à l’occasion de l’arrêt d’un «camion de la Réforme» à Wolfsburg. Ce véhicule s’est lancé depuis début novembre dans un «parcours européen» comprenant 67 arrêts dans 19 pays, dans le but de recueillir des histoires sur la réforme et de mettre les gens en relation.

Les Eglises protestantes célébreront jusqu’à octobre prochain les 500 ans de la réforme. Le 31 octobre 1517, Martin Luther (1483-1546) a publié ses 95 thèses contre les abus de l’Eglise de l’époque. Le légendaire affichage des thèses est considéré comme le point de départ d’une réforme mondiale, qui a entraîné la séparation des Eglises protestante et catholique.