L’Église réformée vaudoise accompagne les motards de l’Ouest lausannois
Photo: ©Gérard Jaton/EERV
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Le parvis du temple de Chavannes-près-Renens s’est transformé le temps d’un dimanche matin en parking improvisé pour une vingtaine de motos de toutes marques et de tous genres. Le 3 juin dernier, la paroisse protestante de Chavannes-Epenex a en effet organisé la toute première bénédiction des motards de l’Ouest lausannois.
Outre les adeptes des deux-roues motorisés, une autre vingtaine de paroissiens plus «classiques» a elle aussi assisté à la cérémonie, qui a duré plus d’une heure.
Richard Falo, pasteur de cette paroisse et motard, était assisté de ses deux confrères Sylvain Durgnat (paroisse de Chavannes-Epenex) et Guy Labarraque (aumônier des gymnases lausannois, motard également).
Richard Falo explique qu’il animait régulièrement la bénédiction des motards aux Mosses (VD), lorsqu’il était à La Tour-de-Peilz. Puis il a pris ses fonctions à Chavannes-près-Renens, il y a un peu plus d’une année. «En début de cette année-ci, nous avons eu un décès d’un jeune motard dans un accident de la route, continue-t-il. J’ai essayé d’accompagner du mieux que j’ai pu la famille dans son deuil et sa douleur. D’expérience, je sais que seul le temps peut aider un peu. Mais aussi que l’on n’oublie pas. L’idée est venue d’organiser une cérémonie qui permette justement de se souvenir des personnes décédées. Et cela pouvait faire sens que la paroisse s’adresse de manière plus générale aux motards, qui sont confrontés sur la route à une plus grande fragilité que les automobilistes.»
Motards, motardes et non-motards ont ainsi fait le geste symbolique d’allumer chacun une petite bougie dans le temple de Chavannes, ce dimanche matin. Ce que Sylvain Durgnat a présenté ainsi: «Une toute petite lueur, mais en même temps une grande espérance.» Claude, 61 ans, le père du jeune motard décédé, lui-même motard, avoue avoir renoncé à conduire son deux-roues depuis la mort de son fils. «C’est trop dur, confie-t-il à la sortie de la cérémonie. Mais nous sommes une famille qui fait de la moto, depuis le grand-père. Je peux témoigner qu’être motard, c’est aussi être solidaire les uns envers les autres. Je fais cela en mémoire de mon fils, je fais comme si j’étais ses yeux et ses oreilles, à lui qui n’est plus là. Et j’ai pris refuge en Dieu, pour tenter de supporter cette douleur.»
«C’était une cérémonie émouvante, témoigne pour sa part Antonella, catholique, venue de Lausanne. J’apprécie ce genre de journée. Dans ma vie, il n’est pas toujours facile de trouver du temps pour faire de la moto et aller à l’église. Ici, je peux faire les deux en même temps.»
Un groupe de 24 motards et motardes a ensuite pris la route de la vallée de Joux, histoire de prolonger la rencontre par une balade et un repas. Et non sans avoir auparavant élu la plus belle moto du groupe! Le trophée, un nounours géant, sera remis en jeu l’an prochain lors de la prochaine bénédiction des motards. Elle aura lieu début juin, mais cette fois-ci, pas un jour de Grand Prix moto!