Le droit de grève reconnu aux pasteurs bernois
La nouvelle loi bernoise sur les Églises nationales ayant été adoptée en mars dernier, les ministres des cultes réformé, catholique romain et catholique chrétien du canton ne seront plus employés par l’État, mais par leur Église respective dès 2020. Réunis en synode mardi 29 et mercredi 30 mai, les délégués des Églises Berne-Jura-Soleure ont donc commencé à doter l’union synodale d’outils lui permettant de jouer ce nouveau rôle d’employeur. Un règlement du personnel pour le corps pastoral et des principes directeurs de sa gestion RH ont ainsi été adoptés.
«Nous trouvons que ce règlement est courageux. Les pasteurs auront le droit de grève et les lanceurs d’alerte seront protégés», s’est enthousiasmée la déléguée présentant la position de la fraction Synode ouvert. Le synode a par ailleurs décidé de faciliter le partage de poste entre plusieurs ministres (job sharing), d’encourager l’emploi de personnes en situation de handicap et de contraindre les ministres à suivre des formations continues. Si l’Église devient employeur, l’autorité d’engagement restera la paroisse.
Un ambassadeur pour la «Vision 21»Les délégués ont, par ailleurs adopté le rapport final de la démarche «Vision 21». Après un long travail de questions-réponses dans toutes les paroisses, les Églises Berne-Jura-Soleure ont adopté, sept lignes directrices pour leurs activités: «S’appuyer sur la Bible — en quête d’humanité; vivre la foi au pluriel — tenir un profil clair; ouverts à tous — solidaires des laissés-pour-compte; fortifier l’individu — rechercher la communauté; soigner les héritages — ouvrir des espaces; rester proche — penser monde; et façonner le présent — demain, risquer Dieu.» Ces déclarations ont été célébrées lors d’une grande fête le 10 septembre passé. Afin que ces impulsions gardent de leur vivacité, le Conseil synodal a souhaité créer un poste à 40% d’ambassadeur de la vision. Mais cette création de postes a provoqué un débat. «Il y aura toujours de nouvelles idées. On ne peut pas créer un nouveau poste pour chaque nouvelle idée», a objecté la Commission de gestion. Alors que pour la fraction des positifs: «une vision a besoin de quelqu’un pour qu’elle ne se laisse pas vider de son sens.» Au final, les délégués ont accepté de créer le poste, mais ne l’ont pas pérennisé. Il s’agira d’un contrat à durée déterminée de quatre ans.
Le Synode a également adopté le rapport d’activités ainsi que les comptes 2017 présentant un excédant de recette de 370’000 francs sur un total de recettes d’environ 27,7 millions de francs. Les délégués ont par ailleurs pris congé par une standing ovation du Conseiller exécutif Christoph Neuhaus devenu directeur des travaux publics, des transports et de l’énergie après avoir été pendant plus de 10 ans, directeur des affaires ecclésiastiques du canton. Dans son dernier discours au Synode, le politicien UDC a chaleureusement remercié les délégués pour leur engagement pour le bien commun.