Les Eglises réformée et catholique vaudoises renforcent l’utilisation mutuelle de leurs lieux de culte
Photo: Le temple de Thierrens accueille régulièrement des messes. ©Célébrer.ch/AUJ
«Nous avons adapté les procédures à la réalité. La nouvelle convention certifie que l’œcuménisme n’est pas une option, mais une évidence. Il y a trente ans, ce document aurait nécessité une longue réflexion, alors qu’actuellement il s’agit d’une simple procédure administrative», se réjouit Cédric Pillonel, secrétaire général de la Fédération ecclésiastique catholique romaine du canton de Vaud (FEDEC-VD). Une nouvelle convention sur l’utilisation des lieux de culte entre réformés et catholiques vaudois est entrée en vigueur le 1er septembre 2017, remplaçant celle de 1984.
«La principale nouveauté concerne l’utilisation régulière et sur la durée d’un lieu attribué à l’autre confession», souligne Xavier Paillard, le président du Conseil synodal (exécutif) de l’Eglise réformée évangélique du canton de Vaud (EERV). Jusqu’à maintenant, il s’agissait principalement de situations ponctuelles, comme l’utilisation d’un temple pour un enterrement catholique ou l’inverse, notamment dans des petits villages où il n’y a pas d’édifices de la confession du défunt. La convention vaut pour l’ensemble des lieux de cultes des deux Eglises, sauf la cathédrale de Lausanne et l’abbatiale de Romainmôtier, et concerne les célébrations paroissiales, d’aumônerie ou de groupes particuliers, les services funèbres et les mariages.
«Notre volonté a été d’assouplir l’échange de lieux de culte. Et de renforcer le côté complètement réciproque de cette démarche», explique Xavier Paillard. «Nous avons également adapté le vocabulaire à la loi sur les relations entre l’Etat et les Eglises reconnues de droit public (LREEDP), établie en 2007», précise le pasteur.
Eviter les temples inoccupésActuellement, un des projets du Conseil synodal vise à réduire le nombre de cultes dominicaux afin de rassembler les participants. Les temples inoccupés pourraient-ils devenir des églises catholiques? «Nous y réfléchissons. Si les paroisses délaissent certains édifices, la question se posera. Il serait ridicule que les catholiques construisent de nouvelles églises alors que des monuments se trouveraient inoccupés. Mais tout cela se décidera au cas par cas et avec les communes propriétaires», explique le président du Conseil synodal.