Les employés paroissiaux ne croient plus en une Eglise populaire rassemblant tous les âges

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Les employés paroissiaux ne croient plus en une Eglise populaire rassemblant tous les âges

11 septembre 2017
D’après un sondage, les paroisses se sentent vieillies, mais elles pensent garder toute leur importance

Photo: CC(by-nc) jodage

Hambourg (EPD/Protestinter). A les en croire, les paroisses sont vieillissantes et régulièrement surchargées. Pourtant, la société aura encore besoin de leurs activités à l’avenir, affirme un sondage publié lundi dernier. Mené dans toute l’Allemagne par l’association hambourgeoise Agentur des Rauhen Hauses, il s’est appuyé sur un panel d’employés travaillant à plein temps dans 436 paroisses protestantes et catholiques.

90% des personnes interrogées ont déclaré que l’Eglise a pour mission de rapprocher les gens, justement au regard des tendances à la division dont souffre actuellement la société. Le moral n’est pas mauvais à la base: consultés sur la situation globale de leur paroisse, les participants ont donné une note moyenne de 2,8, sur le système allemand (1=très bon, 3=satisfaisant, 4=moyen, 6=Très mauvais). Quant aux problèmes les plus pressants touchant à ses activités, une majorité (56%) a cité le vieillissement et l’absence de relève.

La moitié des répondants (51%) a fait remarquer que le culte n’accueille plus que très peu de personnes de moins de 60 ans. Les familles ne se rendent plus à l’église que pour célébrer des occasions particulières, ont ajouté 82% des personnes interrogées. 47% d’entre elles ont principalement attribué la faible présence des plus jeunes aux chants d’Eglise trop anciens.

Très peu de personnes croient encore à une «Eglise populaire» capable de rassembler des gens de tous âges et de tous milieux sociaux: 65% y voient un «modèle dépassé». Pour 47% des répondants, des manifestations tenant plus de «l’événement» pourraient contribuer à contrer cette tendance. 18% seulement y verraient une tentative de «courir après l’air du temps». 72% placent leurs espoirs dans de nouveaux cultes qui accorderaient plus de valeur à des discours empreints d’émotion, et moins au cadre traditionnel.

Une majorité de 60% considère avec une grande inquiétude l’éloignement entre la société et l’institution religieuse et les vagues de départs des Eglises survenus ces dernières années. 47% ont déclaré que la surcharge des équipes qui gèrent les communautés représente un sérieux problème. C’est tout particulièrement vrai pour les ecclésiastiques et les collaborateurs à plein temps, ont précisé 69% des répondants. Un tiers des paroisses (31%) se voient obligées de fermer des espaces religieux, un cinquième (20%) des maisons paroissiales ou des maisons des jeunes. Malgré tout, elles n’ont visiblement pas perdu leur optimisme. 48% des personnes interrogées perçoivent un besoin croissant de messages spirituels au sein de leurs communautés. Mais pour y répondre, celles-ci doivent aussi s’ouvrir davantage: 65% des répondants estiment que l’Eglise devrait s’appuyer sur de nouvelles formes d’accès à la spiritualité, et 61% aimeraient que le culte adopte des approches innovantes.

Les répondants ont dépeint une «image sincère et transparente de la situation actuelle»: c’est le bilan qu’en tire Martin Sterr, directeur de l’association Agentur des Rauhen Hauses. «Le personnel des Eglises ne met pas la tête dans le sable», a-t-il poursuivi. Une autre leçon qu’il en tire: l’Eglise a encore des choses à donner à la société. L’association Agentur des Rauhen Hauses, à but non lucratif, édite des œuvres de littérature chrétienne, fournissant des librairies dans toute l’Allemagne.