«Christianisme aujourd’hui est une publication qui s’adresse à un public majoritairement croyant et qui a pour but de ‹muscler le discernement› de ses lecteurs, selon son slogan», résume Maude Burkhalter, toute nouvelle rédactrice en chef de la publication franco-suisse liée au protestantisme évangélique, dont les racines remontent au XIXe siècle et dont la structure actuelle voit le jour lors d’une fusion il y a tout juste 30 ans. «Nous couvrons l’actualité et donnons des outils pour nourrir la réflexion en privilégiant les différentes opinions croyantes.»

Côté catholique, c’est Echo Magazine qui alimente la réflexion depuis 93 ans. «Nous défendons des valeurs chrétiennes en apportant un regard différent sur l’actualité. Nous mettons, toujours l’humain, au centre», résume Dominique-Anne Puenzieux, directrice et éditrice de l’hebdomadaire basé à Genève. «En tant que journaliste de formation, je suis convaincue de la pertinence et de l’importance de faire de l’information. Donner à comprendre l’actualité est nécessaire pour que les lecteurs et lectrices puissent s’inscrire non seulement dans une démarche personnelle, mais aussi pour s’engager pour le bien commun», insiste-t-elle. «Aussi, même si l'Echo défend certaines valeurs, il n’y a pas de tabou dans ses pages. Tous les thèmes sont abordés, même ceux sujets à polémiques. Il suffit de respecter la diversité des sensibilités.»

Une ouverture au débat que revendique également Christianisme aujourd’hui. «Avec notre formule actuelle, nous laissons une large place aux textes d’opinion. Cela crée une forme d’aller-retour entre la rédaction et ses lecteurs, qui nourrit le débat et permet aux croyants de prendre conscience de la diversité de leurs positions.»

En radio, plusieurs stations chrétiennes se sont fait une place sur le DAB+. Présente partout en Suisse, RADIO R est également issue d’une association liée au protestantisme évangélique. «Mais cela n’aurait pas de sens de faire une radio communautaire», estime son directeur Emmanuel Ziehli. «Nous nous présentons comme la radio musicale chrétienne de Suisse romande et, au vu des vu les retours des auditeurs que l’on a, je pense que l’on touche un large spectre du christianisme. Il arrive par exemple que l’on nous reproche de ne pas avoir évoqué l’une ou l’autre des fêtes catholiques», sourit-il. Et de résumer: «Notre objectif est de présenter ce que le christianisme romand fait de mieux.»

Même si cela n’est pas un tabou, ces différents médias ne revendiquent pas un rôle de prosélytisme ou d’évangélisation. «Je pense que c’est plutôt le rôle de la presse paroissiale», estime Dominique-Anne Puenzieux. Alors que Maude Burkhalter rappelle qu’Alliance Presse, la société éditrice de Christiansime aujourd’hui, propose une publication plus directement pensée pour cela. «Environ une fois par année, à l’occasion d’une fête ou d’un grand événement, notre éditeur propose Quart d’heure pour l’essentiel, qui est conçu pour toucher un public plus large avec par exemple des témoignages et des opinions de personnes connues.»