La paix: un combat!
La guerre est de retour. Dans ce flot de manoeuvres belliqueuses, les promoteurs de la paix sont soupçonnés de complaisance ou de compromissions. «Paix sur la terre…», les anges de Noël seront-ils relégués au rang d’accessoires? Reconsidérons les arguments élaborés à partir de l’Evangile par les promoteurs de l’action non violente, tels que le mahatma Gandhi et le pasteur Martin Luther King.
La paix est un combat. L’action non violente n’a rien de passif. «Tendre l’autre joue» ne pousse pas à subir la brutalité, mais à rompre le cycle infernal de la violence. On lutte sur un autre terrain, celui de la conscience. Les moyens de cette bataille qui «répond au mal par le bien» sont éprouvés: la grève, y compris celle de la faim, le sabotage, les manifestations, la communication offensive, le refus de toute coopération avec l’agresseur. Aucun occupant, même surarmé, ne peut tenir face à une population déterminée dans la défense non violente de son bon droit. A la loi du plus fort, il est possible d’opposer le droit du plus juste. La violence engendre la violence, la préparation de la guerre produit la guerre. L’exemple russe le prouve. Une autre logique existe. Quand les budgets militaires explosent, quelques pourcents suffiraient à préparer une défense non violente. C’est possible partout, y compris dans les pays soumis à des régimes autoritaires. La parole d’engagement pour la paix lancée dans la nuit de Noël garde toute sa crédibilité.
Cédric Némitz est théologien et journaliste. De 2013 à 2020, il a été conseiller municipal à Bienne. En 1988, il a été condamné à de la prison pour objection de conscience.