EERV: Philippe Leuba veut rempiler
Philippe Leuba se représente. Lors d’un synode prévu le 29 juin, l’ancien conseiller d’Etat briguera un deuxième mandat au sein de l’Exécutif de l’Eglise évangélique réformée du canton de Vaud (EERV). Entré en mars 2023 au Conseil synodal à l’occasion d’une vague de démissions, Philippe Leuba souhaite ainsi rempiler pour une nouvelle législature de cinq ans. Cette dernière sera marquée par la mise en œuvre une réforme comprenant une nouvelle répartition territoriale et une réduction de la voilure paroissiale. Interview.
Pourquoi revenir? Avez-vous hésité?
L’ensemble des propositions que nous avons faites concernant la réforme institutionnelle, dont j’ai dirigé le groupe de travail, a été plébiscité par le Synode (législatif) en avril. Il ne m’apparaît donc pas judicieux de quitter le navire en pleine traversée, ces mesures devant être désormais mises en route et appliquées. Toutefois, si ces mesures avaient été rejetées, j’aurais sérieusement hésité à me représenter.
Vous aviez déclaré que ce mandat ecclésial vous exposait à «des coups». En avez-vous pris?
Mes craintes portaient en effet sur un constat clair: l’Eglise est aujourd’hui très contestée par une grande partie de la population. A l’époque, la tâche me paraissait donc plus sujette à des coups qu’à des louanges. Toutefois, tout s’est plutôt bien passé jusqu’à maintenant.
En plus de ce chantier sur la gouvernance, quels seront les autres défis de cette prochaine législature?
En effet, ces principes ayant été validés largement par le Synode, il convient maintenant de les traduire dans des dispositions réglementaires et de concrétiser cette réforme. Ce projet durera au minimum tout le temps de la prochaine législature. D’autre part, concernant la convention de subventionnement avec l’Etat, l’autre grand dossier dont j’ai la charge, nous espérons trouver un accord ces prochaines semaines.
Existe-t-il une raison de douter de l’engagement financier de l’Etat pour 2025-2029?
Tant qu’une convention n’est pas signée, nous ne savons pas quels en seront les termes exacts. L’enjeu est de taille puisque le financement étatique de l’EERV représente 90% de son budget. Cela comprend une grosse part de la masse salariale, notamment celle en lien avec notre politique d’appui social dans les EMS, les gymnases ou les hôpitaux… Si nous ne parvenions pas à nous entendre, cela induirait une remise en cause substantielle de la mission de notre Eglise. Les négociations se passent dans un état d’esprit que je sens plutôt positif. Mais ne vendons pas la peau de l’ours…
Tout les membres du Conseil synodal se représentent à part deux sortants. Un ministre et un laïc devront donc venir compléter l’Exécutif de l’EERV. Quels types de profils espérez-vous?
Il faut avant tout des personnes ayant l’esprit de collégialité, de la loyauté envers les autres membres du Conseil synodal et l’envie de travailler en équipe, évidemment. La cohésion est aujourd’hui très forte et je crois que c’est l’un des éléments qui a permis d’établir des relations fructueuses avec le Synode. J’appelle les candidats à se déclarer dès lors qu’ils portent une vraie ambition pour l’EERV.
Sept postes, deux nouvelles têtes
Le Conseil synodal de l’EERV est composé de sept membres (trois ministres et quatre laïcs). Tous se représentent pour la législature 2025-2029, à l’exception du laïc Christian Daenzer et du pasteur Laurent Zumstein. Ainsi, le 29 juin, l’actuelle présidente, l’avocate Anne Abruzzi, les laïcs Michel Blanc et Philippe Leuba et les pasteurs Laurence Bohnenblust-Pidoux et Vincent Guyaz se soumettront à nouveau au vote du Synode. Pour les deux postes restants (un ministre et un laïc), le bureau du Synode a pour l’instant enregistré deux candidatures officielles: celle de la laïque Anne Imobersteg Harvey, actuelle présidente de la Commission de gestion de l’EERV, ainsi que celle de Liliane Rudaz diacre à Jardins divers, la Maison des solidarités de l’EERV à Lausanne.