Zurich autorise les codes QR sur les pierres tombales
Les tombes sont en général simplement gravées d'un prénom, d'un nom et de deux dates, celle de la naissance et celle de la mort. Des indications pour le moins lapidaires, au moment de résumer la vie d'un défunt ou d'une défunte.
En scannant le code QR qui garnit à présent certaines tombes avec son smartphone, on peut accéder à un site web présentant leur autobiographie. La ville de Zurich a donné le mois dernier la première autorisation pour une telle installation dans le cimetière de Nordheim.
Proches responsables du contenu
La Ville exige que le code QR s'intègre discrètement sur le monument funéraire. Et ce sont les proches de la personne défunte qui sont responsables du contenu de la page internet à laquelle les petits points carrés donnent accès.
A l'origine de cette initiative, Erich Bohli, ancien PDG d'une entreprise d'électroménager et âgé aujourd'hui de 74 ans, a lui aussi découvert tout cela avec surprise, a-t-il confié au Blick.
Ecrire sa propre histoire, lire celle des autres
Ce féru de mémoire, mais aussi d'autobiographie, a mis sur pied il y a une dizaine d'années le projet "Meet my Life" ("Rencontre ma vie"). Sur cette plateforme en ligne, Erich Bohli invite les gens à écrire leur histoire de vie, mais aussi à lire celles des autres. Son objectif: rassembler les autobiographies d'un maximum de personnes, aussi différentes que possible.
Un questionnaire très complet aide à mettre en forme les récits. Une fois le texte publié, un code QR est transmis à l'auteur ou l'autrice, le même qui pourra un jour être apposé sur sa tombe, sur une petite plaque plastifiée.
Une véritable mine pour les scientifiques
Erich Bohli lui-même a livré le récit de sa propre vie, sur non moins de 300 pages. Quelque 500 autres autobiographies sont disponibles sur meet-my-life.net.
Ces textes constituent une mine d'informations notamment pour les scientifiques, en particulier dans le domaine des études culturelles. C'est pourquoi le projet est encadré par l'Institut d'anthropologie sociale et de sciences culturelles empiriques de l'Université de Zurich.
Cette initiative représente donc en réalité un champ de recherche bien plus vaste que la simple curiosité que l'on peut avoir au cours d'une visite de cimetière.