Djokovic et les vaccins

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[pas de légende]

Djokovic et les vaccins

Par Pierre Farron
7 janvier 2022

« Mon problème avec les vaccins, c'est que quelqu'un me force à mettre quelque chose dans mon corps que je ne veux pas ». Comme le relève Le Temps du 7 janvier, c'est ce que déclarait Novak Djokovic en 2020, après avoir été testé positif au Covid, avec plusieurs joueurs, ce qui a entraîné le fiasco d'un tournoi.

Ce joueur est un adepte d'un régime végane strict et complexe. L'affaire qui le touche actuellement en Australie soulève plusieurs questions. Que faut-il manger ? Que penser d'un vaccin injecté dans nos corps ? Ces questions actuelles sont étonnamment proches des controverses qui opposent les partisans d'une religion rigoriste, les pharisiens, à Jésus. Pour les pharisiens, la pureté de l'être humain ne pouvait être préservée que par une attention tatillonne à son alimentation par l'aspect d'innombrables règles. Jésus choque ses adversaires par sa liberté vis-à-vis des commandements bibliques. De manière surprenante, il démasque leurs illusions :

" Ce n'est pas ce qui entre dans la bouche qui souille l'être humain ; c'est bien plutôt ce qui sort de sa bouche qui le souille ! " (Matthieu 15,11).

Vouloir protéger son propre corps en ignorant les besoins du corps social signifie entrer dans des relations faussées. Chercher à se préserver d'une manière si égocentrique conduit à des relations malsaines au sein de la communauté humaine.

Il est bon de veiller à son alimentation mais la diététique, comme le sport et la médecine, a une dimension collective. Elle met en jeu un large tissu de relations humaines dans lequel de nombreuses personnes jouent un rôle et ont besoin d'être respectées. De plus, la diététique, comme le sport et la médecine, devrait toujours rester ouverte aux interrogations.

Trop souvent aujourd'hui la réflexion est remplacée par des slogans simplistes. Ainsi, certains oublient que le vaccin n'est pas le seul à pénétrer dans nos corps. Le virus le fait aussi, sans autorisation, avec des conséquences parfois très lourdes tels les Covids longs. D'un autre côté, le vaccin n'a rien d'une solution parfaite. Son exploitation par des multinationales pharmaceutiques peu sensibles au bien commun, et sans scrupules, pose problème.

Pour sa part, Novak Djokovic estime, de manière très arrogante, être au-dessus des lois australiennes. Il ne deviendra vraiment un grand champion que lorsqu'il aura compris qu'il appartient à une communauté humaine qui non seulement lui a déjà beaucoup donné - et pourra lui apporter davantage encore - mais qui a aussi des droits.