L’Église réformée de Suisse à deux doigts de voir le jour
«Il y a cinq ans quand j’ai parlé d’avoir une seule Église, les délégués ont rigolé. Mais nous avons pu construire ensemble une unité de manière réformée, nous avons créé notre propre ecclésiologie. Jusqu’à maintenant, les Églises étaient centrées sur le niveau cantonal, mais cela pourrait changer», explique Gottfried Locher, président du Conseil de la Fédération des Églises protestantes de Suisse (FEPS). Réunis en assemblée du 17 au 19 juin à Schaffhouse, les délégués de la FEPS ont terminé la deuxième lecture de la nouvelle Constitution. En décembre prochain, elle sera soumise à un vote final sans possibilité de modifications. Si elle est approuvée, elle entrera en vigueur début 2019.
Concrètement qu’est-ce que ça va changer? Actuellement, les Églises cantonales forment une fédération, avec la nouvelle constitution elles deviendront une Église, l’Église évangélique réformée de Suisse (EERS). «Cette structure permettra une identité conjointe sur trois niveaux: paroissial ou local, cantonal et national», précise le président. De plus, la direction sera tripartite repartie entre le synode (actuelle assemblée des délégués), le Conseil et le président de l’EERS. Dans l’ancienne Consitution, le président était seulement à la tête de l’exécutif. «C’est un malentendu d’imaginer que le président aura le pouvoir. Il aura un rôle de représentant spirituel et peut-être politique, mais il ne prendra pas de décisions pour l’Église, elles reviennent au synode», précise encore Gottfried Locher.
Une mission commune«Nous avons aussi une mission commune explicitement définie: témoigner l’Évangile en parole et en acte», ajoute le président qui souligne que l’EERS aura la possibilité d’être plus présente et visible dans la société. Lors de cette deuxième lecture, les délégués ont surtout effectué un travail de toilettage des différents articles. Toutefois, la Conférence Femmes a proposé l’ajout d’un nouvel article sur l’égalité des sexes qui a été approuvé. «L’EERS encourage l’égalité des sexes et la représentation équilibrée des sexes dans ses structures» figure désormais dans la nouvelle Constitution. «C’est un réel défi, nous avons défini la structure, maintenant tout est à construire», se réjouit Gottfried Locher.
Lors de cette assemblée, les délégués ont également approuvé les comptes 2017 qui présentent un déficit de 73'607 francs sur un total de charges d’environ 9,7 millions de francs. Un résultat final meilleur que budgété. Élément phare de l’année 2017: le jubilé de la Réforme. Les dépenses engagées pour ce projet ont dépassé le budget de 820'000 francs, notamment à cause de l’ajout de plusieurs projets et du nombre d’heures supplémentaires que les collaborateurs ont dû effectuer. Toutefois, cet excédent de charges a pu être en partie équilibré par des prélèvements au capital d’organisation et au Fonds Zwingli qui a pour but d’encourager la formation et la tenue de rencontres et de séminaires.