Des aumôniers dans les EMS neuchâtelois même si les finances ne suivent pas
Photo: Le centre du Louverain
Un aumônier cela a un coût! Et celui-ci pèse de plus en plus lourd sur les deniers du culte. C’est pour cette raison, qu’en 2011, le synode (organe délibérant) de l’Église réformée évangélique du canton de Neuchâtel (EREN) avait décidé, que pour obtenir cette prestation, l’État et les établissements médicaux sociaux (EMS) devraient mettre la main à la poche pour financer au moins 80% du prix de la prestation. Mercredi 6 juin, les délégués réunis au Louverain dans les hauts des Geneveys-sur-Coffranes ont reconnu que cet objectif était inapplicable. Si la clé de répartition idéale des coûts est maintenue à 50% à la charge de l’établissement, 30% à la charge de l’État et 20% à la charge de l’EREN, les délégués ont accepté de ne pas procéder à des suppressions de poste si le financement de la part des partenaires devait ne pas suivre.
«On se donne ainsi un objectif sans qu’il y ait une épée de Damoclès au-dessus des postes en EMS», s’est réjoui Christian Miaz, président du Conseil synodal (exécutif) de l’EREN. Durant les débats une proposition visant à remplacer l’objectif chiffré par la mention d’un financement substantiel a été faite, mais les députés y ont renoncé. «Si l’on ne se donne pas de but, la “part substantielle” va se réduire chaque année et se réduire à zéro!», a prévenu le délégué Johann Robert. C’est donc toujours la demande de financer quatre cinquièmes de ses coûts que l’EREN articulera lors les discussions sur la planification médico-sociale actuellement en cours dans le canton.
Recul de la contribution ecclésiastiqueLes délégués ont également adopté le rapport annuel ainsi que les comptes 2017, précédant un bénéfice de 40’651fr. pour environ 7,4 millions de francs de charges. «Les comptes 2017 sont déficitaires de 640’000fr., même si le résultat comptable présente un léger bénéfice dû à la vente d’une cure pendant l’année», prévient toutefois le Conseil synodal dans son rapport. L’Église a en effet rencontré un recul important de la contribution ecclésiastique dans le courant 2017.
Une diminution de la contribution qui n’étonne pas le pasteur David Alisson: «Quand j’ai commencé mon ministère, il y a une vingtaine d’années, après les services funèbres quand on me remettait une enveloppe, il y avait 10 ou 20fr. dedans», raconte-t-il. «Aujourd’hui les gens ont compris que notre travail avait un coût. La dernière enveloppe que j’ai reçue contenait 400fr. C’est peut-être le signe que les gens sont prêts à payer pour des prestations, mais qu’ils ne paient pas la contribution, car ils ne se reconnaissent pas comme “membres” de l’Église. “Par ce que vous savez, Monsieur le pasteur, on n’est pas très Église chez nous!”»