Le procureur général neuchâtelois, Pierre Aubert, interroge la grâce
et Nicolas Meyer
L’histoire met en scène le personnage ambigu de Don Juan, qui questionne le spectateur sur les interventions de Dieu dans le monde. Lorsqu’il meurt, il se retrouve devant quatre portes nommées Néant, Salut par les œuvres, Salut par la foi et Salut par les œuvres et la foi. Un choix qui pose la question de la religion du mérite que cela soit au XVe ou au XXIe siècle, une réflexion sur l’incapacité de l’être humain à accepter la grâce divine.
«J’ai voulu montrer ce qui reste de la Réforme de Luther, son rapport à la grâce. Toutes les querelles autour de cette question ont été nécessaires à l’époque, mais elles ne libèrent pas», explique Pierre Aubert, procureur général neuchâtelois et auteur de la pièce «Par quelle porte? Ou à la grâce de Dieu!» qui sera jouée les 28 et 29 avril au temple de Colombier dans le canton de Neuchâtel.
«L’histoire de la Réforme m’a toujours intéressé», ajoute Pierre Aubert qui se définit comme un protestant anachronique: «j’aime la liturgie à l’ancienne et une pensée théologique novatrice». Mais n’est-ce pas paradoxal pour un procureur de valoriser la grâce? «La loi sert à fixer les comportements tolérés ou non. La peine est indispensable, mais comportementale. Elle n’a rien à voir avec le Salut éternel qui est une question propre à chaque individu».
Les 501 ans de la Réforme«Nous avions prévu de jouer cette pièce l’année dernière dans le cadre du Jubilé des 500 ans de la Réforme, mais cela n’a pas été possible pour diverses raisons, notamment des changements au niveau des ministres», précise Bénédicte Gritti-Geiser, pasteure de la paroisse de La BARC (Bôle, Auvernier, Rochefort – Brot-Dessous et Colombier) de l’Église réformée évangélique du canton de Neuchâtel. C’est donc 501 ans plus tard que les paroissiens de La BARC et des environs se lancent avec enthousiasme dans la mise en scène de «Par quelle porte? Ou à la grâce de Dieu!».
Depuis le mois de janvier, les acteurs se retrouvent une à deux fois par semaine sous la direction de Solange Platz-Erard pour les répétitions. «Nous sommes pour la plupart des amateurs et avons besoin de bien apprivoiser les textes», souligne en souriant Natacha Aubert, présidente de la paroisse, actrice pour l’occasion, et accessoirement sœur de l’auteur de la pièce. La pièce sera présentée dans une version raccourcie, l’intégralité du texte sera disponible sur le site Internet de La BARC.
Infos«Par quelle porte? Ou à la grâce de Dieu!» sera représentée le samedi 28 avril à 20h et le dimanche 29 avril à 17h au temple de Colombier. Entrée libre, collecte à la sortie.