Le Conseil synodal vaudois préoccupé par l’accueil offert aux migrants mineurs
Image: Des champions du monde à Lampedusa, tiré de la série «dessins de la frontière» ©Francesco Piobbico/Mediterranean hope
Par Joël Burri
«Il nous semble fondamental que les migrants mineurs non accompagnés (MNA) aient de véritables chances d’intégration», explique Paolo Mariani, responsable communication de l’Église évangélique réformée vaudoise (EERV). «C’est une préoccupation portée par nos valeurs issues de l’Évangile.»
Le Conseil synodal (exécutif) est sensibilisé à cette question, d’une part en raison des collaborations que l’EERV entretient avec l’Établissement vaudois d’accueil des migrants (EVAM) et d’autre part au travers de la presse: mi-mars le personnel de l’EVAM a lancé un cri d’alerte contre la fermeture de l’un des quatre foyers d’accueil de MNA dans le canton. C’est pour ces raisons que la semaine passée, l’EERV a diffusé un communiqué de presse pour faire part de son inquiétude.
«Pour l’avenir de ces adolescents et dans la perspective de leur intégration, l’EERV estime que l’attention réservée aux MNA doit être la même que celle accordée à tout enfant en difficulté», conclut le texte diffusé qui rappelle également les conditions de vie particulières de ces populations: «Comment se relever lorsqu’on a fui à 15 ans la violence extrémiste, que l’on a été arrêté au cours du voyage, torturé, qu’on a vu mourir des copains de route? Comment se concentrer sur ses études si on a été brutalement séparé de ses parents pendant le trajet ou si, à 17 ans, on n’a plus aucune nouvelle des siens et de la maison?»
Cette communication de l’EERV est-elle adressée aux autorités, au monde politique? «L’objectif du conseil synodal était d’attirer l’attention de tous ceux qui se reconnaissent dans les valeurs portées par l’Évangile sur cette problématique. Bien sûr cela concerne quelques politiques, mais il faut aussi que le grand public qui manque souvent d’informations précises sur les questions de migration, soit sensibilisé», explique Paolo Mariani qui conclut: «On parle souvent de critères d’intégration, mais l’intégration dépend aussi de ce que la société d’accueil est capable d’offrir.»