Tous les réformés romands ont adopté le nouveau Notre Père
Le Synode de l’Église évangélique réformée du canton de Fribourg a été le dernier organe délibérant des Églises réformées romandes a adopté la nouvelle traduction de la sixième demande du Notre Père, mercredi soir à Grangeneuve. Dès Pâques, les réformés comme les catholiques diront «ne nous laisse pas entrer en tentation» plutôt que «ne nous soumets pas à la tentation». Un changement déjà actif dans le reste de la francophonie depuis le premier dimanche de l’avent 2017.
Le pasteur et membre du Conseil synodal (exécutif) Martin Burkhard l’a reconnu en début de débat: «peut importe notre décision, il y a des tensions que l’on ne peut pas résoudre.» Plusieurs délégués ont d’ailleurs regretté l’absence d’argument théologique qui ferait l’unanimité sur cette question. «Est-ce que l’on est obligé de dire les mêmes mots pour être en communion?», s’est interrogé le pasteur de Bulle Emmanuel de Calonne, rappelant que ce n’est pas toujours le cas dans la confession de foi. «Je ne veux pas faire du sentimentalisme, mais c’est une prière qui est apprise aux enfants», a rétorqué Pierre-Philippe Blaser, président du Conseil synodal. «Il y a des familles où les deux parents ne sont pas de la même confession et il est important qu’ils puissent enseigner le même Notre Père à leurs enfants.»
«Depuis que j’ai appris à prier le Notre Père, voici la troisième version, alors qu’en allemand, rien n’a changé», s’est étonné, pour sa part, le délégué Alain-François Grandjean. Ce débat strictement francophone a d’ailleurs étonné dans cette Église bilingue. Il faut dire que les évêques allemands ont refusé d’entrer en matière sur un changement de traduction dans la langue de Goethe.
Le Réseau évangélique suisse, la Conférence des ordinaires romands et la Conférence des Églises réformées de Suisse romande ont édité un papillon avec le nouveau texte officiel du Notre Père et quelques réflexions théologiques. Cette prière figurant aussi dans le recueil de chants utilisé dans les paroisses, un autocollant correctif est également disponible.
Pas d’annexe obligatoire au contrat des pasteursLa deuxième lecture de la Directive «rapport de service des ministre» a également commencé lors de cette session du Synode. Et les délégués ont longuement débattu du statut de ce document qui reprend divers éléments du Règlement ecclésiastique concernant les relations de travail entre l’Église et ses ministres. Dans le système réformé fribourgeois, c’est la paroisse qui est l’employeur des pasteurs et diacres. Le conseil synodal proposait de faire de cette directive une annexe au contrat de travail pour toutes les paroisses qui ne disposent pas d’un texte équivalent. Mais soucieux de l’autonomie des paroisses, la majorité du Synode a finalement décidé d’en faire un document «sans force contraignante pour les paroisses», une sorte de vade-mecum utile au moment de rédiger un contrat de travail.