Les Américains commencent à croire que l’on peut être bon sans Bon Dieu

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Les Américains commencent à croire que l’on peut être bon sans Bon Dieu

Kimberly Winston
24 octobre 2017
Peut-on développer des qualités humaines sans vie spirituelle? Aux Etats-Unis pour la première fois, une majorité répond «oui». Augmentation du nombre de personnes non affiliées religieusement et amélioration de la visibilité des personnes athées expliquent probablement cette évolution.

Photo: CC(by-nc-nd) Jessica Lucia

(RNS/Protestinter)

Pour la première fois, une majorité d’Américains (56%) affirment qu’il est possible d’être une bonne personne sans avoir de croyances religieuses. C’est ce que révèlent des nouvelles données du Pew Research Center tirées de deux sondages menés auprès d’environ 5000 adultes américains en juin et en juillet dernier.

«Dieu n’est pas une condition préalable pour de bonnes valeurs et une moralité», a constaté Greg Smith, directeur adjoint des recherches de l’organisation spécialisée dans l’observation statistique des religions. «Le rejet croissant de l’idée que la croyance en Dieu est nécessaire à la moralité est dû en grande partie à l’augmentation du nombre de personnes non affiliées à une religion». Ces personnes représentent maintenant environ un quart (23%) des adultes américains, en hausse de 16% par rapport à 2007. Mais cette croissance n’explique pas tout.

Dans ce dernier sondage, les protestants et les catholiques ont également été sondés, et 45% d’entre eux sont d’accord que Dieu n’est pas une nécessité pour la moralité personnelle, contre 42% en 2011. Même les positions des évangéliques blancs, qui croient traditionnellement que la croyance en Dieu est cruciale pour la moralité, ont évolué. En 2011, un quart d’entre eux (26%) pensaient qu’il était possible d’être «bon» sans Dieu contre près d’un tiers (32%) actuellement.

«La plupart des évangéliques blancs disent encore que la croyance en Dieu est nécessaire à une vie morale», a écrit Greg Smith. «Mais la part qui dit que la croyance en Dieu est un fondement nécessaire est passée de 72% à 65% en seulement six ans».

Les résultats de ces sondages ont été publiés le 16 octobre, quatre jours avant la journée des «ouvertement athées», le 20 octobre, un événement promu par plusieurs organisations de libres penseurs durant lequel les athées et agnostiques sont invités à témoigner de leur absence de convictions religieuses.

Hemant Mehta a commenté l’enquête sur son blog Friendly Atheist (amicalement athée). Il attribue cette hausse aux nombreux «coming outs» de personnes non religieuses. «Cela en arrive à un point où même les personnes les plus pieuses connaissent quelqu’un qui est athée», a-t-il déclaré dans un courriel. «Comme nous l’avons vu avec le mouvement LGBTQ, il devient beaucoup plus difficile pour les religieux de nous diaboliser quand ils nous connaissent, et nous connaître pose un défi direct à l’idée absurde que les gens ne peuvent pas être bons sans Dieu.»