Certains Américains n’imaginent même pas que le premier Amendement s’applique aussi aux musulmans et aux athées

légende / crédit photo
i
[pas de légende]

Certains Américains n’imaginent même pas que le premier Amendement s’applique aussi aux musulmans et aux athées

Kimberly Winston
26 septembre 2017
Les citoyens des Etats-Unis connaissent mal leurs droits fondamentaux. Une recherche vient de le confirmer. Elle montre qu’une large portion de la population s’imagine que certains droits ne s’appliquent pas aux sans-papiers, aux musulmans ou aux athées.

Image: Première page de la constitution américaine

, RNS/Protestinter

Près d’un Américain sur cinq s’imagine à tort que les citoyens musulmans n’ont pas les mêmes droits découlant du premier Amendement que les autres. De la même manière, près d’un citoyen des Etats-Unis sur sept ignore que ces droits s’appliquent aussi aux athées.

Ces chiffres sont tirés de l’étude qui vient de mener le centre Annenberg pour la politique publique de l’Université de Pennsylvanie qui a aussi constaté qu’une fraction seulement des Américains, 15%, pouvait citer la liberté religieuse lorsqu’on leur demandait les droits protégés par cet amendement. Il garantit en fait les libertés de religion, d’expression, de la presse, le droit de s’assembler et d’interpeller le gouvernement au travers de pétitions.

«Ces résultats mettent en lumière la nécessité d’une éducation civique de qualité dans les écoles et d’articles de presse qui soulignent l’existence de droits constitutionnels», analyse Kathleen Hall Jamieson, directrice du Centre Annenberg.

Cette étude est menée chaque année par le centre à l’approche de la journée nationale de la Constitution, le 17 septembre, jour anniversaire de la signature du texte fondamental américain en 1787. Le sondage a été mené auprès de 1013 adultes américains avec une marge d’erreur de plus ou moins 3,7%.

Cette étude a aussi montré que plus de la moitié des Américains (53%) s’imagines que les personnes sans papier n’ont aucun droit constitutionnel alors qu’en réalité elles en ont. Dans son jugement de l’affaire Yick Wo contre Hopkins, la Cour Suprême a établi il y a plus de 130 ans que le 14e Amendement —qui protège les droits des anciens esclaves et garantit les mêmes droits pour tous — s’applique même aux personnes ne disposant pas de la citoyenneté américaine.

Une autre découverte qui va décevoir ceux qui pensent que chaque citoyen devrait connaître les droits fondamentaux, est que plus d’un tiers des répondants (37%) ne peuvent citer aucun des droits protégés par le Premier Amendement. Et seulement un quart des Américains peuvent citer les trois pouvoirs des autorités (législatif, exécutif et judiciaire). Un résultat similaire à celui de l’an passé