Culte de la rentrée universitaire: la prédication d’un philosophe

légende / crédit photo
i
[pas de légende]

Culte de la rentrée universitaire: la prédication d’un philosophe

Laurence Villoz
20 septembre 2017
La Faculté de théologie de l’Université de Genève perpétue la tradition du culte de la rentrée
Or cette année, ce n’est pas un pasteur ou un théologien qui a assuré la prédication, mais le philosophe et nouveau doyen Ghislain Waterlot.

Photo: Ghislain Waterlot

Des étudiants, des professeurs et des membres de l’Eglise protestante de Genève ont rempli, mardi 19 septembre, l’Eglise luthérienne de la rue Verdaine, pour célébrer le culte de la rentrée universitaire organisé par la faculté de théologie. «C’est une très vieille tradition qui avait cours dans toutes les universités. A Genève, nous perpétuons cette pratique symbolique qui n’a rien d’officiel. Une façon également de montrer notre lien avec l’Eglise protestante de Genève», explique Ghislain Waterlot, le nouveau doyen de la faculté pour les quatre prochaines années.

Vêtu d’une robe noire au rabat violet, couleur de la faculté de théologie, le professeur de philosophie de la religion et d’éthique a guidé l’assemblée. «J’ai voulu assurer la prédication en tant que nouveau doyen et parce que je suis moi-même engagé dans la foi. Philosophie et foi ne sont pas contradictoires. La foi ne repousse pas la pensée et la pensée est amenée à se poser la question des croyances. Evidemment que dans les cours à l’université, je n’aborde pas les questions philosophiques sous l’angle de ma foi, mais ici, c’est différent», explique le professeur qui a assuré une prédication sur le courage.

Ouvrir des possibles

«Tout commencement a quelque chose d’exaltant, car il ouvre des possibles». Interprétant un passage de la traversée du désert (Exode 16; 1-8) et de la parabole du semeur (Luc 8; 4-15), Ghislain Waterlot a rappelé que «vivre, c’était manifester du courage», car «le monde est rarement tel que nous le rêvons» et que face aux multiples agressions de la vie, «le découragement voire le cynisme désabusé» pouvait guetter tout un chacun.

Mais où trouver un tel courage qui n’est pas fabriqué ou ponctuel ? «L’humanité ne veut dépendre que d’elle-même. Mais ne serait-il pas beau de se laisser faire par le semeur de la parabole et recevoir de la grâce de Dieu le courage qui nous fera tenir bon, jusqu’au bout ?». Un message d’espoir pour ce début d’année académique. « J’ai choisi une thématique éthique qui pouvait concerner les étudiants. J’ai la conviction que c’est une question existentielle et la Bible nous éclaire sur ce sujet », précise le professeur.

Ce culte bilingue (français-anglais) avec confession des péchés a été ponctué de temps d’orgue et d’accordéon bayan. La cérémonie s’est terminée par une prière pour l’ensemble des membres de l’université ainsi que pour les autorités politiques, cantonales et fédérales.