De jeunes filles orthodoxes conduites au Mur des Lamentations pour empêcher la prière mensuelle d’un groupe féministe

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De jeunes filles orthodoxes conduites au Mur des Lamentations pour empêcher la prière mensuelle d’un groupe féministe

Michele Chabin
9 mars 2017
Une organisation juive orthodoxe opposée à la tenue devant le Mur des Lamentations d’une réunion de prière conduite par des femmes a organisé le déplacement de 1000 à 2000 lycéennes pour empêcher la rencontre.

Photo: Anat Hoffman (en blanc) présidente des Femmes du Mur, un groupe qui conteste aux orthodoxes l’usage exclusif du Mur des Lamentations ©RNS/Reuters/Michal Fattal

, Jérusalem, RNS/Protestinter

Liba, une organisation qui a pour but d’empêcher la pluralité sur les lieux sacrés, a recruté entre 1000 et 2000 étudiantes. Les jeunes filles ont reçu comme instruction d’occuper la section réservée aux femmes devant le Mur des Lamentations, le 27 février, afin qu’un groupe féministe ne puisse pas y tenir sa réunion de prière mensuelle.

La plupart de ces lycéennes priaient silencieusement, mais certaines ont utilisé des sifflets ou criés contre les féministes juives, qui ont dû se regrouper dans un coin de l’espace des femmes, derrière des barricades de police. Le mouvement Femmes du Mur, regroupe des juives des différents courants: réformées, conservatrices et orthodoxes. Les perturbations ne se sont pas limitées aux femmes. Des centaines d’hommes ultra-orthodoxes criaient et certains ont frappé des participantes à Femmes du Mur et des journalistes.

Le rabbin du Mur des Lamentation, Shmuel Rabinowitz a diffusé la prière du matin des hommes au moyen de haut-parleurs qui ne sont, d’habitude, utilisés que durant certaines grandes fêtes juives.

Malgré une commotion, une jeune fille de 12 ans, qui célébrait sa bar-mitsvah, est parvenue à lire la Torah, entourée de sa famille et de 200 militantes de Femmes du Mur.

Depuis presque un an, Liba organise des services de prière ultra-orthodoxe, vers l’Arche de Robinson, un espace où son traditionnellement tolérées les prières des non-orthodoxes. Fin février, l’organisation a commencé une campagne intitulée «Stop aux outrages du Kotel», selon la désignation juive du Mur des Lamentations. Liba a également mobilisé une vaste opposition contre un projet gouvernemental de mettre officiellement en place vers l’Arche de Robinson un espace de prière mixte et ouvert aux différents courants.

Selon la photographe de presse Debbie Hill, qui a été jetée au sol lors de cet affrontement, plusieurs des étudiants du Talmud et de la Torah en colère étaient américains. Ils traitaient les Femmes du Mur de nazies et de prostituées en anglais. Plusieurs criaient «Trump, Trump, Trump.» Selon cette journaliste, il est hypocrite de la part des ultra-orthodoxes de n’avoir aucun problème à toucher les femmes lorsqu’il s’agit de les frapper alors qu’ils leur demandent de rester à l’arrière des bus pour des questions de «modestie» religieuses.