L’Eglise réformée vaudoise interroge ses membres sur le pluralisme

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L’Eglise réformée vaudoise interroge ses membres sur le pluralisme

Joël Burri
7 mars 2017
Comment gérer les différentes sensibilités théologiques au sein d’une Eglise qui se veut ouverte à tous? Les réformés vaudois entament un travail de réflexion sur cette question par un questionnaire diffusé largement et qui a pour objectif de dresser une carte de la situation la plus précise possible.

Jusqu’à mercredi 8 mars, les fidèles de l’Eglise évangélique réformée du canton de Vaud (EERV) sont invités à répondre à quelques questions sur la diversité des opinions au sein de l’Eglise. En tant que ministre ou laïc, à titre individuel ou collectif, ils sont déjà plus de 400 à avoir rempli le formulaire! Un succès inespéré qui témoigne peut-être des préoccupations des croyants pour cette question. «On verra lorsque l’on analysera les réponses si cette question a tant d’importance que cela», rétorque le pasteur Jean-François Habermacher, qui porte ce projet. Il a construit toute la démarche en prenant soin de laisser d’abord les gens s’exprimer, avant de proposer des changements ou pistes de solutions.

«Qu’est-ce qui fait que l’on est ensemble dans une Eglise qui se veut multitudiniste? La question ne s’arrête pas à la gestion de la frange évangélique! La question est de faire et être Eglise ensemble dans une société laïque et plurielle», insiste Jean-François Habermacher. «C’est aussi une question qui intéresse la société tout entière, poursuit-il. Qu’est-ce qui fait que l’on est ensemble dans un pays, alors que l’on parle français, allemand, romanche et italien?»

La question n’est pas nouvelle. L’EERV, née de la fusion entre Eglise libre et Eglise nationale a, de fait, toujours connu en son sein, différentes couleurs théologiques. «Le pluralisme a toujours existé, mais l’évolution de la société a contribué à la fragilisation des repères», analyse Jean-François Habermacher. Avant, l’Eglise était plurielle, mais elle était dans une position dominante. Maintenant, elle prend conscience qu’elle coexiste avec de nombreuses appartenances convictionnelles. La situation est donc un peu nouvelle. Aujourd’hui, on a besoin de savoir où on est et qui on est. C’est peut-être pour cela que l’on assiste à la réaffirmation forte de certains fondamentaux, ce qui provoque cette cristallisation des rapports entre évangéliques et libéraux», avance le responsable du projet.

Les réponses collectées seront ensuite analysées. Elles feront l’objet d’un rapport qui sera transmis au Conseil synodal (exécutif) de l’EERV qui produira à son tour un texte soumis au Synode courant 2018. Comment gérer les différences, comment les valoriser et comment retrouver une culture du dialogue, sont autant de questions qui devraient être abordées dans ces textes.

Outre la question du pluralisme, Jean-François Habermacher a reçu le mandat d’interroger les relations du christianisme avec la laïcité et les sciences. Des démarches similaires seront donc menées dans ces domaines.