Une dérogation religieuse controversée pour Ivanka Trump
Photo: Ivanka Trump s'est convertie au judaïsme pour son mari. ©Jonathan Ernst/Reuters/RNS
Par Michele Chabin, RNS/Protestinter
L’inauguration présidentielle américaine a eu lieu un vendredi. Un détail pour de nombreux Américains, mais pas pour Ivanka Trump et son mari Jared Kushner. Tous deux de confession juive, ils se sont trouvés face à un dilemme: comment se déplacer dans Washington après le début du shabbat qui commençait ce, vendredi-là, à 16h58?
Les juifs pratiquants tels qu’Ivanka Trump et Jared Kushner n’ont en effet pas le droit de conduire ou de monter dans un véhicule à shabbat, qui commence vendredi à la tombée du jour et se termine 25 heures plus tard. Conduire à shabbat est considéré comme une forme de travail en un jour de repos, mais des exceptions peuvent être prononcées de manière à sauver une vie ou en cas d’urgence médicale, comme un accouchement.
Polémique sur les réseaux sociauxLe couple n'était à première vue pas dans un de ces cas de figure. Pourtant, un rabbin de leur entourage leur a délivré une permission unique pour se déplacer en voiture, une mesure prise par «souci pour leur sécurité», a expliqué à une radio israélienne Mark Zell, président du parti républicain en Israël. Le débat autour de la légitimité de cette exemption rabbinique s’est enflammé sur les réseaux sociaux, certains accusant le couple Trump-Kushner de ne pas se conformer à la loi juive tandis que d’autres suggéraient qu’il pourrait y avoir eu des menaces tangibles à leur égard.
Dans un article publié en 2015 dans le magazine Vogue, Ivanka Trump, une orthodoxe convertie au judaïsme, décrivait sa famille comme «assez pratiquante» du point de vue religieux. «Nous observons le shabbat. De vendredi à samedi, nous ne faisons rien d’autre que d’être ensemble… Quand on est aussi connecté, c’est vraiment fantastique de pouvoir vraiment décrocher», racontait-elle.
«Ce ne sont pas vos affaires»Alors que les spéculations allaient bon train dans la communauté juive, la blogueuse du Times of Israel Jessica Levine Kupferberg a appelé ses coreligionnaires à cesser de faire du «frum-shaming», c’est-à-dire de blâmer un Juif pour ses mauvaises pratiques religieuses.
«Je n’ai jamais entendu Ivanka dire qu’elle serait un exemple d’orthodoxie. Je l’ai seulement entendue parler de la beauté de shabbat en ce qu’il permet du temps en famille, et de l’importance de la religion pour sa famille», écrit la blogueuse. «Le fait qu’elle ait demandé un heter (permission rabbinique) à un rabbin montre qu’elle s’en préoccupe assez pour essayer de trouver une solution dans la Halakhah (loi juive). De toute façon, ce ne sont pas vraiment ni mes affaires ni les vôtres», conclut Jessica Levine Kupferberg.